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Pas de garderie pour les députés-parents

La maternité et la politique ne font pas bon ménage. Les mères ayant l’Assemblée nationale comme lieu de travail l’apprennent à leurs dépens: il n’y a pas de garderie au parlement. Et il n’y en aura pas.

(Photo TC Media – Perrine Gruson)

Même si l’Assemblée nationale procède actuellement à d’importants travaux de réaménagement, au coût de 60 millions $, on n’a pas jugé bon, en haut lieu, de réserver une salle pour y accueillir les enfants du personnel de l’Assemblée et de tous ceux qui arpentent les couloirs du parlement: députés, ministres, fonctionnaires, personnel de la sécurité, journalistes, employés des ailes parlementaires des partis politiques et des cabinets ministériels.

Cette situation heurte la Coalition avenir Québec qui vient d’expédier une lettre au secrétaire général de l’Assemblée nationale, Michel Bonsaint, l’exhortant à revoir les plans de rénovation du parlement afin d’y inclure un service de garde.

En 2017, alors que les élus prônent l’égalité hommes-femmes, l’Assemblée nationale du Québec devrait donner l’exemple à ce chapitre, plaide la nouvelle porte-parole caquiste en matière de condition féminine, la députée Lise Lavallée.

Sa démarche vise à faire en sorte que le Bureau de l’Assemblée nationale (BAN) évalue la possibilité de modifier les plans de réaménagement en cours au profit des parents travaillant sur la colline parlementaire.

Le temps est venu «de sortir des beaux discours» et de «rendre le travail plus facile» aux jeunes femmes qui s’intéressent au monde politique et parlementaire, a fait valoir en entrevue Mme Lavallée.

Elle souligne que les élus au pouvoir aiment bien, en paroles, se porter à la défense de la promotion des femmes en politique, mais que les gestes ne suivent pas toujours. L’installation d’une garderie au parlement enverrait donc, selon elle, «un signal fort» d’ouverture du monde politique aux femmes, en particulier celles ayant de jeunes enfants ou souhaitant en avoir.

Une telle initiative contribuerait aussi à ses yeux à lever un des obstacles souvent invoqués par les femmes pour bouder la carrière politique, soit la difficile conciliation travail-famille.

Au passage, elle déplore le fait que le ministre de la Famille, Sébastien Proulx, et la ministre de la Condition féminine, Lise Thériault, n’aient même pas songé à profiter des travaux en cours pour réclamer une garderie.

La députée de Repentigny note aussi que dans bien des cas les employés des cabinets des différents groupes parlementaires ont l’âge de «fonder leur famille» et qu’ils apprécieraient avoir une garderie sur place.

Elle aimerait que, dans un premier temps, l’Assemblée nationale mène un sondage interne pour mieux définir le besoin du personnel en cette matière.

Dans le passé, l’Assemblée nationale avait examiné la possibilité d’ouvrir un Centre de la petite enfance (CPE) sur place, mais y avait renoncé, sous prétexte que ce secteur de la haute-ville de Québec était déjà bien desservi quant au nombre de places en garderie disponibles.

Vérification faite, une porte-parole de l’Assemblée nationale, Andrée-Anne Marsan, a indiqué que cette position était toujours valable et qu’il n’y avait donc aucun projet d’implantation d’une garderie dans ses plans.

Le projet de réaménagement du parlement vise surtout à revoir toute l’infrastructure d’accueil des visiteurs, avec un objectif d’accroître les mesures de sécurité.

«La question d’implanter un Centre de la petite enfance (CPE) dans les locaux du parlement n’a pas été soulevée», a précisé Mme  Marsan.

Jocelyne Richer, La Presse canadienne

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