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Intimidation: La dénonciation au cœur des solutions

PRÉVENTION. Parfois taboue, mais toujours redoutée, l’intimidation laisse des blessures qui marquent les victimes. Pour la contrer, il faut savoir la comprendre, la reconnaître et s’en occuper. 

Par Mona Lechasseur

L’intimidation peut commencer d;ès le primaire.

On compte quatre grands volets à l’intimidation : physique (bousculer, frapper), verbale (insulter, ridiculiser), sociale (humilier, exclure) et matérielle (vandaliser). Chez les enfants, elle peut commencer dès le primaire, moment où l’identité se dessine. On note un rapport de force entre deux enfants, quand l’un pose des gestes délibérés dans le but de faire du mal à l’autre. La victime se sent bien souvent prisonnière de cette relation de violence et n’ose pas en parler ouvertement.

Tracer la ligne

« Il peut être complexe de déterminer si un geste produit appartient ou non à de l’intimidation d’après les propos d’un élève, précise Marie-Ève Gauvin, psychologue à l’école À l’Orée-des-Bois, à Val-Bélair. Il faut rencontrer les parties et bien observer ce qui se passe [dans] la cour d’école. Le caractère répétitif d’un geste est également une notion importante à considérer pour qu’il soit défini comme étant de l’intimidation. »

À l’adolescence, on note davantage de cyberintimidation, de harcèlement sexuel et d’agression dans les relations amoureuses. À l’âge adulte, l’intimidation peut arriver dans toute situation sociale, quel que soit l’âge des personnes.

Des blessures qui restent

Les effets de l’intimidation sont directs chez la victime, qui peut sur le coup ressentir de la gêne, de la colère et de la peur pour sa sécurité. À plus long terme, les effets peuvent entraîner chez l’adulte des difficultés sociales, une faible estime de soi et même l’apparition de maladies mentales.

Une responsabilité partagée

Avec l’adoption du projet de loi 56 en 2012, visant à prévenir et à combattre l’intimidation, les écoles québécoises se sont dotées d’un Plan de lutte contre l’intimidation et la violence pour favoriser un milieu d’apprentissage sain et sécuritaire. « Ces plans déterminent de manière très concrète les étapes d’intervention à suivre, poursuit Mme Gauvin. Le suivi est serré et les parents sont rapidement informés. »

Différents organismes communautaires ont aussi pour mission d’aider les victimes à reprendre le contrôle de la situation et à développer leur estime de soi. Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur propose également une série de conseils et d’actions à l’intention des parents dans son site Web, entre autres, sur la communication avec l’école et les interventions rapides à privilégier.

Il est toutefois essentiel que la victime parle ouvertement du problème à des gens de confiance, qui seront réceptifs et en mode solution : « Briser le silence, c’est la première étape, affirme Mme Gauvin. Cette forme de violence peut commencer dans les cours d’école et perdurer dans diverses situations sociales à l’âge adulte. Chacun a son rôle à jouer pour que les cycles se brisent et qu’aucun acte d’intimidation ne soit toléré. »

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