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Bye bye cancer, bonjour Rio!

SANTÉ. Émilie Desjardins achève ses bagages pour Rio en prévision de la finale olympique de plongeon de haut-vol 10 mètres. La jeune femme de 16 ans n’y sera pas en tant qu’athlète; sa médaille, elle l’a déjà gagnée lorsqu’on lui a confirmé qu’elle ne montrait plus de signes de cancer. Aussi est-ce plutôt pour encourager l’équipe canadienne qu’elle s’envole pour le Brésil, grâce à la Fondation Rêves d’enfants qui exauce ainsi son vœu le plus cher.

Sa jeunesse, Émilie l’a passée à plonger, par plaisir. Quand son dos s’est mis à la faire souffrir, elle en a attribué la faute à son sport. Puis le mal de ventre s’est mis de la partie, avec une intensité telle qu’elle a dû cesser le plongeon. Elle a fini par consulter, l’échographie a révélé des masses dans son ventre, et le diagnostic de cancer des ganglions, stade 4, est tombé une dizaine de jours plus tard. Émilie avait 13 ans.

«On a pleuré, tout le monde», admet sa mère, Geneviève Cormier. Mais après le choc initial, sa personnalité a vite repris le dessus: «Je suis du genre à être en mode solution. Je me suis demandé ce qu’on pouvait faire pour que tout se passe pour le mieux.» Elle aura encouragé ses quatre autres enfants à continuer à vivre normalement. Les traitements d’Émilie auront été intégrés dans la routine familiale. «La vie n’a pas cessé; elle a juste été organisée autrement», se félicite-t-elle aujourd’hui.

Chanceuse dans sa malchance, comme Émilie le dira elle-même, elle avait un cancer dont le taux de survie s’élevait à 80%. N’empêche, les traitements de chimiothérapie, la perte de ses cheveux, sa vie d’ado mise sur pause…: elle en garde un souvenir pénible. Autour d’elle, elle a vu des jeunes succomber à la maladie.

En phase de rémission

Après six mois de traitements, son corps était débarrassé du cancer. La vie d’avant est revenue au galop. «J’étais tellement contente de revenir au plongeon que j’étais prête à mettre les efforts», confie celle qui ne tardera pas à s’illustrer de nouveau sur la scène compétitive. Moins d’un an plus tard, l’or et le bronze venaient couronner son passage aux Jeux du Québec 2015.

Pour autant, Émilie n’en sort pas entièrement indemne, de cette épreuve avec la maladie. «Ma vie ne sera plus jamais comme avant. J’ai compris à quel point la santé est importante – à cet âge-là, tu ne penses pas à ça habituellement.» Habitée de cette nouvelle conviction, la finissante du secondaire lorgne vers une carrière en médecine. «Si je peux aider les autres à être en santé…», forme-t-elle le souhait.

Rêves d’enfants tient ses promesses

Même au plus fort de la maladie, Émilie n’aura pas cessé de rêver, notamment grâce à la Fondation Rêves d’enfants. «Quand on m’a demandé mon rêve, j’ai su tout de suite que je voulais assister aux Olympiques», relate celle qui les regarde fidèlement au petit écran.

Chose promise, chose due. Le 18 août, sa famille et elle seront aux côtés de la piscine olympique pour y encourager les Canadiennes Roseline Filion et Meaghan Benfeito – du moins si celles-ci accèdent à la finale du 10 mètres. Une médaille de la part de l’une ou l’autre aurait pour effet de combler la survivante du quartier Les Saules, au même titre que la cérémonie de clôture à laquelle elle aura aussi l’occasion d’assister.

Québec Hebdo

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