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Décriminaliser le travail du sexe pour plus de sécurité

PROSTITUTION. Le projet de loi C-36 ne criminalise peut-être plus la vente de services sexuels pour les travailleuses et travailleurs du sexe, mais il reste des efforts à faire pour que ces derniers se sentent davantage en sécurité, estime Mylène St-Onge, coordonnatrice du Projet L.U.N.E.

Hier était la Journée nationale d’action pour la décriminalisation du travail du sexe, une occasion pour les paires-aidantes du Projet L.U.N.E., qui soutient et accueillent les travailleuses du sexe ou victimes d’exploitation sexuelle, de circuler à travers les rues du centre-ville de Québec pour discuter du sujet avec la population. «On continue de sensibiliser les gens. En le faisant, on pense que plus on a de poids dans la population, plus on réussit à se faire entendre par les représentants politiques», estime Mme St-Onge.

Le projet de loi C-36, entré en vigueur le 6 décembre 2014, criminalise les clients et les tierces personnes (chauffeur, journaux, réceptionnistes, etc.), ce qui a des conséquences sur la sécurité des travailleuses du sexe. Comme les clients sont plus nerveux, ils sont moins ouverts à la négociation. Ce projet de loi a aussi pour effet de forcer les travailleuses du sexe de s’éloigner du centre-ville, dans des endroits comme des parcs industriels, puisqu’elles ne peuvent plus se trouver à des endroits où il pourrait y avoir des mineurs.

Les organismes soulignent également que la recherche de clients se fait davantage par internet, incitant ainsi les femmes à travailler davantage de façon isolée. «En travaillent de façon solidaire, elles pourraient se faire un réseau de personnes de confiance, elles auraient plus le temps de négocier leurs services. Là, ça se fait vite, on embarque, pas le temps de négocier», fait valoir Mme St-Onge.

Pourquoi décriminaliser?

La décriminalisation permettrait selon les organismes d’améliorer le sentiment de sécurité des travailleuses du sexe et permettre d’améliorer leurs conditions de travail. Il serait simple de dénoncer les abus et la violence sans avoir peur d’être discriminé à cause de son travail tout en démystifiant le travail du sexe pour développer des services et permettre aux travailleuses de sortir de la marginalité.

Avec le changement de gouvernement au fédéral, Mme St-Onge a bon espoir que ces revendications seront entendues. «On a encore plus espoir. Ce gouvernement se positionne sur des questions plutôt glissantes alors je pense qu’un jour sera le tour du travail du sexe», souligne-t-elle, tout en déplorant le fait que le sujet ne fait pas partie pour l’instant des priorités.

Québec Hebdo

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