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On prend toujours un panier pour lutter contre l’itinérance

ENGAGEMENT. Joe Roberts est un homme d’affaires canadien fortuné, mais auparavant, il était un toxicomane qui vivait sous les ponts. De passage à Québec dans le cadre du projet «Agir pour le changement», il en a profité pour partager son expérience avec les gens de la région.

Depuis mai dernier, Joe Roberts se promène avec son panier d’épicerie, comme il le faisait adolescent à Vancouver en 1988. Jeune itinérant accro à l’héroïne, il finit par s’en sortir grâce au soutien de ses proches, sa mère en particulier. Des années plus tard, le panier d’épicerie relève une toute nouvelle fonction dans la vie de Joe Roberts, celle de sensibiliser les Canadiens aux enjeux de l’itinérance jeunesse à travers le pays.

De St John’s à Terre-Neuve à Vancouver en Colombie-Britannique, Joe Roberts marchera pour faire entendre sa cause. «En nous demandant comment on allait faire ça, nous avons pensé à des gens comme Terry Fox et Rick Hansen. Nous nous sommes dit que les Canadiens parcourraient le pays quand ils voulaient faire entendre leur cause.» En 517 jours et quelque 9000km, c’est près de 400 activités communautaires auxquels il participera.

Le chariot que Joe Roberts transporte avec lui devient non seulement un symbole de sa propre histoire, mais également de ce qu’on veut éviter chez l’itinérance jeunesse. «On veut éviter l’itinérance chronique, soutient-il. C’est avec la prévention qu’on peut réussir, en supportant des organisations comme ici qui soutiennent les jeunes lorsque ceux-ci sont vulnérables.»

L’homme d’affaires espère bâtir quelque chose de solide et de durable en marchant à travers le Canada plutôt que de simplement donner de l’argent à un organisme qui lutte contre l’itinérance jeunesse. «Je crois que les dons et le changement viennent d’abord de l’inspiration, mentionne Joe Roberts. C’est un touchant le cœur des gens qu’ils vont donner à une cause.»

Mobilisation régionale

Plusieurs organismes membres du comité jeunesse du Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ), dont le Centre Jacques-Cartier, TRAIC Jeunesse, SQUAT Basse-Ville et TRIP Jeunesse, ont contribué à cette journée d’activités.

«Le premier grand problème chez l’itinérance chez les jeunes, c’est la reconnaissance, explique la coordonnatrice du RAIIQ, Jimena Michea. Elle est un peu plus cachée. Les jeunes vont avoir tendance à ne pas utiliser les refuges traditionnels, alors souvent dans les yeux des décideurs, on ne les tient pas en compte, comme ils ne sont pas dans les grands refuges.»

Le meilleur outil pour les organismes qui viennent en aide à cette clientèle reste la prévention, croit la coordonnatrice. «Les jeunes itinérants n’ont souvent pas eu le temps de se chroniciser, soutient-elle. On va travailler sur les facteurs de risques à l’itinérance comme les mauvais climats familiaux ou la toxicomanie par exemple.»

Québec Hebdo

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