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Une centaine de personnes marchent pour un registre public des délinquants sexuels

LOIS. À peine une centaine de sympathisants des 43 000 membres du groupe Facebook «Registre public de délinquants sexuels» ont marché, samedi, du Cégep de Sainte-Foy jusqu’à l’Assemblée nationale pour mettre de la pression sur le gouvernement pour rendre public le Registre national des délinquants sexuels.

C’est tout de même accompagnée de Michel Suprenant, père de la disparue Julie Surprenant, ainsi que de l’avocat et ex-ministre Marc Bellemare que l’organisatrice Sophie Dupont a mené le groupe de citoyens devant l’Assemblée nationale.

«Ce n’est pas fini. On va se donner un prochain rendez-vous pour continuer à se battre : tant qu’on ne l’aura pas [le registre] on va continuer!», a tonné Mme Dupont.

M. Surprenant a pour sa part soutenu que le caractère public d’un registre sous d’autres juridictions a permis d’empêcher des agressions. «Les détracteurs ont peur qu’il y ait du lynchage. La réalité maintenant: il y en a [des agresseurs sexuels], alors qu’ils étaient en train de perpétrer un acte criminel sur un enfant, qui se sont faits neutraliser», a avancé M. Surprenant.

@ST:«Il n’y a pas de ministre de la Justice au Québec»

@R:Questionné sur sa position dans ce dossier, Me Marc Bellemare, en appui à la cause, a vilipendé le gouvernement Couillard pour son inaction en justice. «Le gouvernement, en matière de justice, c’est le silence total depuis l’arrivée au pouvoir de M. Couillard. Il ne se fait rien en justice. Il n’y a pas de ministre de la Justice au Québec!, a-t-il lancé. On peut faire des marches et des pétitions, mais on a l’impression que ce gouvernement-là n’est aucunement préoccupé par le sort des victimes.»

Par ailleurs, Me Bellemare ne croit pas que la connaissance du lieu de résidence d’un délinquant sexuel amène une montée de violence où s’exercerait l’expression œil pour œil, dent pour dent.

@ST:Les CALACS ni pour ni contre

@R:La coordonnatrice du regroupement des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), Nathalie Duhamel, ne se prononce ni pour ni contre un registre public. Elle émet par contre quelques bémols face à cette proposition.

Par exemple, elle soutient que le registre ne permet pas un portrait fidèle de la situation puisqu’un grand nombre de victime ne portent pas plainte à la police après une agression. «Dans 90% des cas, l’agresseur est connu de la victime. L’idée d’avoir peur des inconnus ne correspond à la réalité des agressions sexuelles», ajoute-t-elle.

Mme Duhamel plaide également que le fait que les agresseurs soient connus publiquement n’aide en rien leur réinsertion sociale. «Ça ne garantit pas que la personne ne récidive pas», explique-t-elle.

À l’heure actuelle, les CALACS sont en attente de la prochaine stratégie gouvernementale en matière d’agressions sexuelles espérée depuis trois ans. Le regroupement espère de nouvelles mesures d’éducation et de prévention pour améliorer la situation. «Nous pourrions offrir beaucoup plus de prévention auprès des jeunes et même de la population en général. Ce serait plus profitable. Les jeunes doivent comprendre ce qu’est la notion du consentement», exprime-t-elle.

@ST:Des motards en appui

@R:Une vingtaine de membres des Bikers against child abuse (BACA) ont appuyé la cause devant l’Assemblée nationale. «C’est une cause qui nous touche très à cœur. C’est très lié à ce que nous faisons», a exprimé CC Rider, président du chapitre de Montréal.

BACA est une communauté d’adeptes de motocyclette qui viennent à la défense ou encore en soutien aux enfants victimes d’agressions.

@ST:Infractions «désignées» dans le registre

@R:Voici les infractions «désignées» qui font en sorte que le délinquant doit être inscrit dans le registre :

–         contacts sexuels;

–         incitation à des contacts sexuels;

–         exploitation sexuelle;

–         inceste;

–         bestialité;

–         pornographie juvénile;

–         exhibitionnisme;

–         père, mère ou tuteur qui servent d’entremetteur;

–         agression sexuelle;

–         agression sexuelle armée, menaces à une tierce personne ou infliction de lésions corporelles;

–         agression sexuelle grave.

Par ailleurs, comme l’indique le site web du ministère de la Sécurité publique, d’autres infractions peuvent être considérées comme étant «désignées» lorsqu’il est prouvé que l’infraction a été commise dans le but de commettre un crime de nature sexuelle, ou qu’il s’agissait d’une tentative ou d’un complot en vue de commettre un tel crime.

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