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L’artiste engagé Wartin Pantois frappe de nouveau dans Saint-Roch

ART URBAIN. Wartin Pantois, cet artiste qui avait causé des remous cet été en peignant des silhouettes blanches dans certaines rues de Saint-Roch où des accidents mortels sont réellement survenus, récidive. Aujourd’hui, il s’est attaqué aux projets immobiliers qui visent, selon le créateur, à modifier le profil socio-économique du quartier.

Cette fois-ci, son intervention a eu lieu sur la rue Christophe-Colomb dans le quartier Saint-Roch à Québec. Wartin Pantois a repris les personnages de l’artiste Ernest Pignon Ernest représentant ses propres parents expulsés de leur logement à Nice (Expulsions, Paris, 1978). L’immeuble visé devait accueillir le projet «Le Cosmo», du promoteur George Blouin, à l’été 2015. Or, rien n’a été fait. Pantois rappelle que des citoyens ont dû déménager pour faire place à ce projet.

«Ayant participé à répertorier les immeubles à l’abandon dans le quartier, je me suis questionné sur les stratégies « immobilières » de certains promoteurs qui prétendent vouloir « repeupler » le quartier, mais qui bien souvent semblent plutôt en changer la composition socio-économique. Le phénomène de l’embourgeoisement n’est certes pas nouveau, mais au-delà de son côté urbanistique, il déracine des familles et les obligent à déménager», a-t-il décrié à TC Media Nouvelles.

L’utilisation de cette œuvre d’Ernest Pignon Ernest était toute désignée pour passer le message, estime l’artiste. «Mon projet vise à sensibiliser les passants aux difficultés vécues par les personnes expulsées de leur logement», a-t-il exposé.

Pantois déplore également que c’est la vie de tout un quartier qui a été détruite. «L’immeuble à logement était habitable mais ne l’est plus maintenant. Les personnes évincées auraient pu y rester encore plusieurs années et continuer à faire vivre le quartier», a-t-il jugé.

Un travail de long haleine

Développer une telle démarche ne se fait pas en criant lapin. L’artiste raconte qu’il doit prévoir du temps de repérage, trouver l’endroit idéal pour l’installation. «C’est plusieurs heures de marche, ça fait réfléchir à d’autres projets, comme la sécurité piétonne! Je travaille souvent plusieurs projets en parallèle et je ponctue mon année de quelques interventions seulement en essayant d’être simple et efficace», a-t-il expliqué.

Il procède subséquemment à la photographie et la prise de mesure de l’endroit pour aider la réalisation. Ensuite, il recherche comment faire passer son message de façon à sensibiliser la population, en étant subtil mais compréhensible. «C’est pendant cette étape que j’ai pensé à Ernest Pignon Ernest, et il m’est apparu évident que ces images étaient fortes et pertinente», a-t-il exprimé.

Place au travail technique: recherche des images sources, agrandissement et nettoyage numériques, test de rendu, et finalement la version finale en 36 pouces par 80, soit la grandeur exacte des portes ciblées. Ensuite, il faut faire la fameuse colle du «streetartiste», la wheatpaste, facilement trouvable sur le web, préparer l’intervention «et se lever très tôt un matin de beau temps pour ne pas être dérangé pendant l’installation». Finalement., il y a l’écriture de la description et la recherche documentaire (sur la situation sociale, l’immeuble s’il y a lieu, etc.).

La pose comme telle prend environ 30 minutes par personnage.

TC Media Nouvelles a tenté de rejoindre Synchro Immobilier pour obtenir leur réaction samedi après-midi, mais les bureaux étaient fermés.

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