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Coupures à l’aide sociale dénoncées en rentrée parlementaire

POLITIQUE. La rentrée parlementaire à Québec a été marquée par une manifestation, mardi midi, aux abords de l’Assemblée nationale. Un comité d’accueil composé de groupes sociaux a bruyamment fait entendre sa vive opposition au projet de loi 70, en rappelant aux députés que son adoption constituerait une honte pour le Québec.

Le projet de loi 70 est piloté par le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale du Québec, François Blais. Il est présenté comme une volonté de «permettre une meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ainsi qu’à favoriser l’intégration en emploi». En somme, il propose des mesures afin d’inciter les assistés sociaux aptes à le faire, soit à suivre une formation ou à retourner sur le marché du travail.

Pour sa part, ce que la Coalition régionale contre le PL70 martèle, c’est que le gouvernement doit reculer sur l’obligation du parcours en emploi et sur les pénalités financières qui y sont rattachées. «Les parlementaires devraient avoir honte d’étudier un projet de loi qui propose ni plus ni moins que le retour au « workfare » (c.-à-d.- travailler en échange d’une allocation)», dénonce Roxane Blanchet.

La porte-parole de la manifestation se dit bien au fait que le public se montre plutôt favorable à des mesures de réinsertion au travail pour les assistés sociaux qui en ont la capacité. Elle-même n’est pas contre, mais avec certaines nuances. «Nous sommes d’accord avec des mesures d’aide à l’emploi volontaires et des rencontres initiales avec les nouveaux demandeurs d’aide sociale. Toutefois, cela ne doit pas se faire sous peine de pénalités, qui menacent la qualité de vie des prestataires.»

Mme Blanchet rappelle que la prestation de base d’aide sociale est fixée à 623$ par mois. «Cela représente à peine la moitié de ce qu’il faut pour combler les besoins de subsistance. Si on coupe dans un montant aussi minimal, on risque de pousser les gens vers les banques alimentaires, l’itinérance ou la criminalité», déplore celle qui fait entendre son désaccord, en compagnie d’une soixantaine de manifestants issus de différents groupes communautaires, dont les ADDS (Association pour la défense des droits sociaux) de la région de la Capitale.

Rumeur de bâillon

Le projet de loi 70 progresse à l’étape de la lecture à l’Assemblée nationale depuis novembre 2015. Les groupes sociaux s’inquiètent de récentes rumeurs voulant qu’il fasse l’objet d’une mesure d’imposition du bâillon dès le début de la session parlementaire d’automne qui s’amorce. Pourtant, Mme Blanchet rappelle qu’une telle législation est non seulement dénoncée par le milieu communautaire, mais également par des organisations syndicales, des regroupements d’enseignants et des experts en économie sociale.

Slogans scandés

-«Projet de loi 70, de la belle main-d’œuvre gratis!»

-«Des programmes adaptés, plutôt que des travaux forcés!»

-«La lutte à la pauvreté, un devoir de société!»

-«Coupez les abris fiscaux, pas les assistés sociaux!»

-«Du pain et du lait, ou la tête à François Blais!»

Québec Hebdo

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