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Une semaine pour parler de persévérance

TÉMOIGNAGE. Jusqu’à vendredi, on parle «persévérance» en Basse-ville de Québec. Aller en classe va de soi pour certains, mais pour d’autres, comme Meddhy Guerrier, des ennuis se mettent en travers du parcours.

Le jeune Meddhy Guerrier, venu parler de persévérance, échange une poignée de main avec le rappeur Webster.

À 18 ans, Meddhy complète son secondaire 2. Quand il n’est pas en classe, il joue du piano; en fait, c’est le piano qui l’encourage à aller en classe. Il joue du pop et du rap et il compose des mélodies. Lorsqu’il s’est rendu compte de son talent, celui qui joue désormais avec les Jeunes musiciens du monde n’a plus quitté le clavier. Il n’a en revanche pas autant de facilité à rester accroché à l’école.

Dans son parcours, l’intimidation et des ennuis de santé mentale se sont mis en travers de ses cahiers de notes. Mais s’il s’est retrouvé à raconter son histoire devant le public et les médias, c’est qu’il a persévéré.

En début de semaine, la Table Persévérance Saint-Sauveur/Saint-Roch lançait les Journées de la Persévérance scolaire Basse Ville. Jusqu’à vendredi, l’idée est de mettre les projecteurs sur une problématique dont on parle de plus en plus, mais qui n’est pas réglée. «On y va un petit pas à la fois», illustre la chargée de projets Léthicia Pilote.

Dans les quartiers les plus défavorisés de Québec, le décrochage est plus courant qu’on le pense, rapporte-t-elle. La pauvreté «est vraiment présente» en Basse-ville, expose la chargée de projet, en guise d’explication. Mais ce n’est pas le seul facteur: «On a des jeunes qui sont très à l’aise financièrement et qui ont autant de difficulté». Ce qui rend la lutte au décrochage plus ardue, c’est «la concentration de milieux plus difficiles». 

Le rappeur Webster et le jeune Meddhy Guerrier ont témoigné de persévérance scolaire et dans la vie, à l’occasion du lancement des journées de la Persévérance scolaire Basse Ville.

Trouver sa passion

C’est là que les organismes et les acteurs qui «parlent» persévérance ont leur rôle à jouer, souligne Léthicia Pilote. Depuis environ cinq ans, elle se réjouit qu’ils aient uni leurs efforts pour mener des actions concertées qui touchent les 0-20 ans. Alors que certains organismes ont les jeunes de 0-6 ans à l’œil, d’autres travailleront dans les écoles secondaires et en marge de l’école. Les enseignants jouent aussi leur rôle.

Faciliter l’accès à des activités motivantes pour les jeunes est selon elle une piste de solution.C’est en fait la clé, selon le rappeur de Limoilou, Webster. Quand il parle de persévérance, l’artiste qui agit comme porte-parole des Journées de la Persévérance en parle au sens large: à l’école, mais aussi dans la vie. Pour garder le focus, il faut trouver sa passion, sa motivation. Avoir hâte au mercredi où on joue au basket, au soccer, au piano peut garder accroché, assure-t-il.

Son message aux jeunes, c’est d’aller à l’école le plus longtemps possible. «Vas-y au jour le jour. Cours après cours». C’est ce qu’il dira à Meddhy Guerrier, lorsqu’il l’entendra se confier sur ses hésitations pour le futur. Pourquoi? «Parce que tu peux le faire», conclut-il.

TC Media

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