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Une vingtaine de personnes manifestent devant CHOI

SOCIÉTÉ. Environ une vingtaine de manifestants ont bravé le froid polaire cet après-midi afin d’exprimer leur mécontentement face aux propos véhiculés par les radios de Québec au cours des dernières années.

Considérées par certains comme des «radios-poubelles», les propos de plusieurs animateurs avaient pour conséquence de créer un climat social d’affrontement avec les communautés culturelles et les personnes vivant avec une différence sexuelle, ont expliqué les manifestants.

Pour André-Philippe Doré, qui a organisé le rassemblement, les discours tenus par les animateurs sur les stations privées de Québec ont aidé à fomenter la haine qui a éclaté le 29 janvier dernier, faisant six morts au Centre culturel islamique de Québec. «Ils [les animateurs] n’ont pas de sang sur les mains à proprement parler, mais ils ont créé ce climat qui a contribué à retrouver des têtes de porc dans des mosquées de la ville», soutient-il.

L’étudiant souligne tout de même le mea culpa de Sylvain Bouchard, du FM93, qui a admis avoir été trop loin parfois. M. Doré espère que cette introspection se poursuivra sur un changement de discours et plus de tolérance.

À ses côtés se trouvait Mohamed Ali Saidane, de confession musulmane. «Comment pouvons-nous bien nous sentir quand, lorsqu’on rentre dans le bus, on entend des choses fausses qui sont dites à notre sujet à la radio? Nous arrivons au travail déjà frustrés», a-t-il plaidé.

Il espère que les citoyens de Québec, et particulièrement de la communauté musulmane, ne resteront plus muets devant les mensonges et l’intolérance qu’ils peuvent entendre sur les ondes.

Camille Comeau, femme transgenre, tenait aussi à être présente pour dénoncer des propos tenus sur les ondes envers les minorités sexuelles. «Des compagnies paient très cher pour pouvoir acheter 30 secondes où ils vont tenter de convaincre les gens d’acheter un produit. Les animateurs de radio vont passer des dizaines de minutes de temps à tapocher sur des minorités. Qu’est-ce que vous pensez que ça fait?», s’est-elle outrée. «Ils nous [les minorités] traitent de malades dans la tête. C’est sûr que ça a un effet!»

Mme Comeau dit avoir été échaudée par une station de radio alors qu’elle était invitée pour discuter d’une autre manifestation sur un autre sujet, dans le passé. Alors qu’elle s’était présentée en tant que femme avant l’entrevue, les animateurs l’ont décrite comme homme par la suite. «Qu’ils prennent la peine de se renseigner. Le seul type de réception qu’ils ont, c’est de dire qu’on est malade dans la tête», a-t-elle déploré, disant préférer «faire de l’éducation populaire plutôt que de s’assoir et discuter avec eux».

L’animateur de service hier après-midi à CHOI n’a pas voulu commenter la situation.

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