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Quel avenir pour les terres des Sœurs de la Charité?

AGRICULTURE. Lors des séances d’auditions publiques sur le Schéma d’aménagement et de développement révisé, de nombreux citoyens et organismes ont présenté un mémoire pour s’opposer au dézonage des terres des Sœurs de la Charité de Beauport et proposer des alternatives d’agriculture urbaine. Voici donc l’avis de certains citoyens, organismes et personnalités politiques de la Ville de Québec.

Le groupe Dallaire souhaite faire un développement de quelque 6 500 unités sur les terres patrimoniales des Sœurs de la Charité. Pour ce faire, la Commission de protection du territoire agricole (CPTA) doit accepter la demande de changement de zonage.

(Photo TC Media – Marie-Pascale Fortier)

Carl Beaulieu, animateur horticole aux Ateliers à la terre du Centre Jacques-Cartier

«On fait la promotion du jardinage urbain et pour moi, c’est une façon de faire du jardinage urbain. Il y a de petits producteurs, des jeunes qui suivent des formations au Centre de formation professionnelle Fierbourg en agriculture, qui sortent avec des projets de petites entreprises agricoles humainement réalisables, ce serait très intéressant. Ça remet aussi beaucoup en question tout ce qui est du développement urbain. C’est important d’avoir de l’espace pour respirer, pour s’éclater, pour être en contact avec les gens, pour avoir des projets. Agissons intelligemment, faisons un projet qui se tient. Il y aurait façon de faire un écoquartier avec de l’espace pour vivre et survivre.»

Andréa Thibault, propriétaire de l’entreprise À Deux Pas du Potager

«Il y a plusieurs choses qui pourraient être faites. Nous, on cultive un hectare et même si on commence, on approvisionne 80 familles. Sur les terres des Sœurs de la Charité, il serait possible de nourrir jusqu’à 30 000 familles. Il pourrait y avoir plusieurs petites entreprises comme nous, certaines avec une visée éducative. M. le maire a récemment invoqué l’importance d’aider la relève agricole. C’est bien beau un plan d’aménagement résidentiel, mais à quand un plan d’autosuffisance alimentaire de la ville de Québec?»

Guillaume Simard, coordonateur aux Ateliers à la terre du Centre Jacques-Cartier

«Ce qu’on voit dernièrement, ce sont plusieurs terres agricoles qui disparaissent, des petites, des moyennes, des grandes. Surtout en ville, ça vaut quelque chose. Les terres cultivées ont un impact significatif sur la santé des gens. Je ne suis pas pour la préservation à tout prix de toutes toutes les terres, mais il faut garder ça en tête. Plus les gens vont cultiver et respirer de l’air frais, moins ils vont être malades et moins ils vont coûter cher à la société. C’est aussi un non-retour quand on détruit une terre agricole. Je me questionne. Est-ce qu’il y aurait place à de l’immobilier? Peut-être, je ne dis pas non.»

Jérémie Ernould, conseiller municipal district de Robert-Giffard

«On a fait la démonstration que c’est mieux de ramener les familles ici que de développer à l’extérieur, au niveau de l’environnement, au niveau du trafic. C’est sûr qu’on veut que ce soit développé, mais de la bonne manière. On veut s’inspirer des meilleures pratiques à l’international. Tout est envisageable, mais dans les meilleures pratiques. On veut créer un beau milieu de vie. »

Anne Guérette, chef de l’opposition officielle

«Pas question d’agrandir le périmètre d’urbanisation pour procéder au dézonage des terres agricoles tant qu’on n’aura pas fait la preuve qu’on a vraiment besoin de ces territoires et tant qu’on n’aura pas réalisé un plan de développement de la zone agricole. Soyons certain qu’on fait la bonne chose, parce que c’est précieux, c’est rare et une fois dézoné, c’est terminé. Les citoyens parlent beaucoup d’agriculture urbaine, il y aurait certainement un projet à explorer. C’est un garde-manger potentiel pour l’avenir. C’est aussi une mine sur le plan du développement économique de notre ville.»

Simon Bégin, Porte-parole de l’Institut Jean-Garon

«Québec est en train de se mettre en marge d’une révolution verte, alors qu’elle pourrait en être un chef de file. Il y a un mouvement vers une nouvelle façon de faire l’agriculture au Québec. On aura toujours besoin d’agriculture industrielle, mais en même temps, les gens cherchent de nouvelles façons de produire de façon plus écologique, plus responsable. Québec est dans une situation unique, quelle autre ville a ce beau rectangle agricole en plein dans son territoire urbain? Ce serait tellement bête de sacrifier ça.»

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