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Les concours de personnalité loin de faire l’unanimité

BEAUTÉ. Hélène Lee-Gosselin, titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant Femmes Savoirs et Société et directrice de l’Institut Femmes Sociétés Égalité et Équité croit que les concours qui mettent en valeur les femmes sont une bonne chose en soi. Elle croit toutefois que certains concours se disent de personnalité «alors que la condition d’entrée c’est leur corps, pas leur intelligence. C’est encore la femme-objet qui est la première étape, le passage obligé».

Kassandra Roberge, Miss Québec 2016

(Photo gracieuseté)

La question que se pose Mme Gosselin, dans les concours de personnalité comme Miss Québec et Miss Canada: «Est-ce que les filles sont instrumentalisées par un ensemble d’intérêt auquel elles n’ont rien à voir? Qui en retire des bénéfices?»

Par exemple, pour participer au concours Miss Québec, les jeunes femmes doivent payer 215$, un montant qui comprend toutes les activités organisées par Miss Québec, le premier gala, ainsi qu’une séance photo professionnelle.

Toutefois, la titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant soulève que les jeunes femmes ne déboursent pas juste pour entrer dans le concours. «Il faut penser à tous les régimes, les heures de gym, les interventions chirurgicales, tout ça pour se présenter au concours miss ceci ou miss cela. Dans mon livre à moi, on fait miroiter un rêve discutable».

Mme Gosselin croit effectivement que ce genre de concours peut profiter à certaines jeunes femmes et les aider dans leur cheminement professionnel. C’est le cas de Jade-Élie Savoie, une finaliste pour Miss Québec 2017, qui espère pouvoir profiter de cette opportunité pour se faire des contacts dans l’industrie de la mode. La jeune femme est étudiante en droit et aimerait bâtir son entreprise de marketing d’influence qui offrirait également des services juridiques en droit des affaires.

Cependant, Mme Gosselin ne croit pas que cette raison est suffisante pour applaudir ce genre de concours. «Est-ce que c’est parce que trois filles vont en profiter dans l’industrie de la mode que c’est suffisant pour compenser les coûts sociaux engendrés?»

Par coûts sociaux, Mme Gosselin parle de l’idéal de beauté véhiculé dans ce type de concours. «On ne parle pas seulement de beautés naturelles, certaines ont eu recours à la chirurgie ou à régimes de vie pour rejoindre cet idéal», continue-t-elle. De plus, avec les concours de personnalité, «c’est une partie personnalité qui s’ajoute à la beauté physique. Donc, la beauté codée, à laquelle on ajoute une couche. On leur demande d’être belles, mais en plus d’être intelligentes.»

Hélène Lee-Gosselin, titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant Femmes Savoirs et Société et directrice de l’Institut Femmes Sociétés Égalité et Équité

(Photo TC Media – Mathieu Turgeon)

Pas tous du même avis

Évidemment, tout le monde n’est pas du même avis sur la question des concours de personnalité. La Miss Québec 2016, Kassandra Roberge, entretenait elle-même des préjugés sur ce type de concours avant d’y participer. «C’est un de mes amis qui m’a inscrit. Je suis vraiment quelqu’un pour qui l’apparence est très superficielle, et quand tu y participes tu te rends compte que c’est tellement pas ça», rapporte la jeune femme pour qui l’expérience s’est avérée très enrichissante.

«Kassandra c’est une belle jeune femme, mais ce n’est pas pour ça qu’elle a gagné. Il va toujours y avoir des préjugés», ajoute la directrice des concours Miss Québec et Miss Canada, Dominique Daoust. La Miss Québec et la Miss Canada 2017 ont d’ailleurs été couronnées à Montréal, le samedi 4 mars dernier.

Kassandra étudie présentement le droit à Ottawa et elle considère que tout le côté oratoire de Miss Québec lui a beaucoup apporté: «tout l’aspect de parler devant les gens, de faire des discours, de rester soi-même. Le concours est vraiment basé sur ce que tu dégages».

Son sens de l’organisation a également été mis à l’épreuve pendant la dernière année. «J’étudie à Ottawa alors ça a été beaucoup d’organisation. C’est pas évident d’étudier en droit et d’être Miss Québec», explique la jeune femme. «Pour moi, ça a été une expérience professionnelle». 

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