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Les secrets de la pharmacie d’hier à aujourd’hui

SCIENCE. L’Université Laval voyage en Nouvelle-France jusqu’à nos jours avec son exposition 1617-2017: L’héritage de Louis Hébert. 400 ans de pharmacie au Québec qui nous ramène à l’ère des apothicaires.

Plusieurs artéfacts sont à découvrir dans cette exposition.

(Photo TC Media – Prisca Benoit)

Il y a 400 ans cette année arrivait en Nouvelle-France le premier apothicaire de la colonie française. Connu surtout comme agriculteur, Louis Hébert a fait bien plus que cultiver la terre. Il s’est également servi des plantes médicinales pour soigner les malades. En fait, il est arrivé dans la colonie française pour défricher la terre, mais aussi pour soigner les malades.

À l’époque, la connaissance voyageait en premier lieu par la tradition orale. Les peuples des Premières nations ont contribué à partager leur savoir sur les plantes médicinales, que Louis Hébert a ensuite pu exploiter. Ce dernier a d’ailleurs pu envoyer certains exemplaires de plantes médicinales qu’on ne retrouvait pas en France, une façon de mélanger le savoir relié aux végétaux indigènes et la pharmacopée occidentale. L’échange de correspondance, puis les publications scientifiques ont contribué à propager le savoir même ici, dans ce qui allait devenir le Québec.

L’homme qui se cache derrière cette exposition, Gilles Barbeau

(Photo TC Media – Prisca Benoit)

Les plantes médicinales étaient d’ailleurs couramment utilisées par les pharmaciens d’antan. En fait, comme l’expliquait l’un des responsables de l’exposition, Gilles Barbeau, professeur de pharmacie à l’Université Laval et cofondateur de la Société québécoise d’histoire de la pharmacie, plusieurs médicaments encore aujourd’hui sont tirés de la synthèse de plantes médicinales. «L’arsenal médical ici comprend rarement des plantes médicinales, mais en Europe, ce n’est pas rare qu’un médecin recommande à ses patients de prendre une tisane ou des huiles essentielles», rapporte-t-il. D’ailleurs, un médicament encore bien connu, l’aspirine, a d’abord été tiré du saule et de la spirée, deux plantes médicinales de chez nous.

Apothicaire, médecin, pharmacien…

Les professions de la santé ont bien évolué avec le temps, tout comme leur pratique. D’ailleurs, à l’époque, il n’était pas rare de voir un homme revêtir deux chapeaux: celui d’apothicaire et celui de chirurgien par exemple. C’est qu’il y a plusieurs années, la profession de chirurgien était moins bien vue que celle de médecin. C’étaient les chirurgiens qui s’occupaient de faire la «sale besogne», comme les saignées ou la manipulation des outils. Les médecins se contentaient généralement d’évaluer l’état du patient. Quant aux pharmaciens, ils avaient également un petit côté inventeur en eux.

L’atteinte du statut de pharmacien ne s’est pas faite du jour au lendemain. En 1788, un premier pas est fait pour contrer les pratiques illégales dans le domaine de la santé. Les médecins, chirurgiens et pharmaciens doivent passer un examen du Bureau médical pour pratiquer. En 1831, sous la pression des médecins, le métier de pharmacien est à nouveau recadré. En 1867, la <@Ri>Montreal Chemists Association<@$p> voit le jour: c’est la première association professionnelle des pharmaciens. En 1870, elle se transforme en Association pharmaceutique de la province de Québec, puis la Loi de pharmacie en 1875 viendra enfin leur donner pleine autonomie. L’association changera à nouveau de nom pour devenir le Collège des pharmaciens.

C’est pour rendre hommage à l’arrivée du couple formé de Louis Hébert et de Marie Rollet que l’Université Laval a organisé en partenariat avec la Société québécoise d’histoire de la pharmacie cette exposition, qui se divise en deux thématiques dans deux pavillons différents. À la bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant, on retrace l’histoire du métier d’apothicaire, de son arrivée en Nouvelle-France jusqu’au XXe siècle. Au pavillon Alexandre-Vachon, à la salle Alcan, c’est plutôt le volet scientifique qu’on explore à travers différentes disciplines reliées à la pharmacie.

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