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Netflix: Un film sur l’anorexie fait réagir

TROUBLES ALIMENTAIRES. Après la série Treize raisons qui avait suscité de nombreuses réactions, Netflix a dévoilé Jusqu’à l’os (To the bone), un nouveau film qui traite cette fois-ci des troubles alimentaires, plus particulièrement de l’anorexie. Des intervenantes psychosociales de Québec estiment que cette production peut encourager des jeunes à aller chercher de l’aide.  

Les intervenantes de la Maison l’Éclaircie: Charlélie Blais-Pouliot, Gabrielle Cloutier, Laurie Beaulieu, Marie-Andrée Cheney, Jessie Boily-Tremblay, Caroline Cloutier (nutritionniste) et Laurie Vanhoutte.

(Photo TC Media – Marie-Pascale Fortier)

«C’est une bonne chose que ça suscite des réactions, des dialogues. C’est une bonne chose que les gens en parlent», lance d’emblée Laurie Vanhoutte, qui a agi à titre de représentante pour les intervenantes de la Maison l’Éclaircie.

Tout d’abord, il faut savoir que le personnage d’Ellen présente un cas extrême d’anorexie. Après avoir vu le film, beaucoup de gens ont contacté la Maison l’Éclaircie pour recevoir de l’aide puisqu’ils se sont reconnus dans le personnage d’Ellen. D’un autre côté, certaines personnes ne se sont peut-être pas senties concernés puisqu’elles considèrent que leur cas est «moins grave», explique Mme Vanhoutte.

Il y a beaucoup de stéréotypes liés aux troubles alimentaires. Un trouble alimentaire, c’est d’être obsédé par la minceur. Les personnes atteintes ne sont pas toutes des jeunes filles extra-maigres. Une personne de n’importe quel poids, sexe ou origine peut en être atteinte.

Les intervenantes ont aussi apprécié que le film présente des personnes de différentes cultures, il y a même un jeune homme qui réside au centre.

Le film présente également comment les proches peuvent se sentir face aux troubles alimentaires. «C’est l’une des forces du film. Il y a beaucoup d’exemples d’impuissance qui se démontrent par des gestes maladroits», explique Laurie Vanhoutte.

D’ailleurs, la Maison l’Éclaircie offre de l’aide aux proches des personnes atteintes pour les renseigner, mais aussi les outiller pour faire face à la maladie. Laurie Vanhoutte cite en exemples de maladresses les conversations orientées sur le poids, l’apparence physique et l’alimentation.

Dans le film, il y a une scène, en thérapie familiale, où Ellen remercie sarcastiquement ses proches de la considérer comme un problème, plutôt que comme une personne. «Les proches peuvent parfois se mettre à focaliser sur le trouble alimentaire jusqu’à en oublier la personne avec ses forces et ses qualités», explique Mme Vanhoutte qui insiste sur le fait que les personnes atteintes d’un trouble alimentaire ne sont pas «un trouble alimentaire ambulant».

Les autres troubles alimentaires comme la boulimie et l’hyperphagie ne sont qu’effleurés dans le film. Le cas d’Ellen n’est pas représentatif de tous les troubles alimentaires et de tous les stades de l’anorexie.

Quelques chiffres

Selon des statistiques fournies par la Maison l’Éclaircie, environ 3% des femmes sont atteintes d’un trouble de l’alimentation sévère alors qu’au moins 10% des Québécoises âgées de 13 à 30 ans souffrent d’un trouble de l’alimentation important. Plus de 40% des adolescentes de niveau secondaire sont insatisfaites de leur image corporelle.

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