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Défaite dans Louis-Hébert: les libéraux ont encaissé «une claque sur la gueule»

Les députés libéraux de l’Assemblée nationale étaient nerveux et inquiets mardi, au lendemain de l’électrochoc subi dans la circonscription de Louis-Hébert, une forteresse libérale passée avec éclat dans le camp de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Le chef de la CAQ, François Legault, n’était pas peu fier de présenter sa nouvelle députée Geneviève Guilbault.

(Photo TC Media – François Cattapan)

Dans les rangs du caucus libéral, plus particulièrement les élus de la région de Québec, on cherchait à comprendre quel était le «message» envoyé par la population, en promettant de changer ce qui devait être changé, à temps pour la prochaine campagne électorale.

Dans ce contexte où les libéraux perdent du terrain, les rumeurs d’un remaniement à court terme, dans l’espoir d’inverser la tendance, ont recommencé à courir dans les corridors du parlement.

La raison de tout ce brouhaha: l’élection, lundi, de la candidate de la CAQ, Geneviève Guilbault, dans Louis-Hébert, avec une forte majorité de 7658 voix. De 2014 à 2017, l’appui populaire au PLQ dans Louis-Hébert est passé de 49 pour cent à 18,7 pour cent.

«On a eu une belle claque sur la gueule», a résumé le député de Vanier-Les Rivières, Patrick Huot, en se disant d’avis que le gouvernement devra présenter avant longtemps «un bon plan de match» à la population, pour remonter sa cote de popularité.

C’est un «coup de tonnerre», a renchéri le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier. Une rebuffade de cette importance nécessitera une analyse poussée, un recul, a-t-il dit en mêlée de presse, en s’engageant à «ne pas banaliser» le rejet exprimé par la population lundi dans Louis-Hébert, une circonscription depuis longtemps acquise aux libéraux, où l’ex-ministre Sam Hamad récoltait de fortes majorités.

Le message des électeurs de Louis-Hébert est le suivant: «Ne nous prenez pas pour acquis», selon le député Patrick Huot, qui représente une circonscription voisine.

Au sein du caucus libéral, mardi, le mot «message» était sur toutes les lèvres: celui qu’on a entendu, celui qu’on a compris, celui qu’on aimerait mieux transmettre.

«Il peut arriver que le message ne passe pas», a fait valoir le député de Portneuf, Michel Matte, convaincu que le gouvernement avait pris les bonnes décisions, mais n’avait pas su informer la population et faire preuve de cohérence dans ses communications.

Or, il est impératif que tous les députés libéraux et membres du gouvernement disent «la même chose dans la même direction», a-t-il dit.

Selon lui, certains choix du gouvernement passent mal dans la population, comme la décision de mener une consultation sur le racisme systémique, une initiative controversée dénoncée par les partis d’opposition. Patrick Huot a partagé son avis.

La ministre de l’Immigration, Kathleen Weil, a admis qu’elle devait «redoubler d’effort» pour justifier la «nécessité de faire une consultation» sur le racisme systémique, qui se poursuit cet automne.

Le ministre François Blais, responsable de la région de Québec, a dit qu’il fallait absorber le choc d’une défaite aussi cuisante, sans chercher d’excuse. «La démocratie ne se trompe jamais», a-t-il dit.

Le ministre des Finances, Carlos Leitao, est d’avis lui aussi que le gouvernement doit «mieux faire passer» son message, «expliquer qu’on va dans la bonne direction».

Le ministre Pierre Arcand a convenu que la population voulait «qu’il y ait des choses qui changent» dans l’action gouvernementale, sans préciser à quoi il faisait allusion.

Rayonnant après une victoire éclatante de sa candidate, le chef de la CAQ, François Legault, a estimé que les électeurs avaient affiché lundi leur rejet du gouvernement Couillard. À partir de là, «tout est possible» pour sa formation politique, selon lui, en octobre 2018, lors de l’élection générale.

Selon le chef de l’opposition officielle, Jean-François Lisée, le message lancé par la population de Louis-Hébert lundi est clair: «Il faut que les libéraux s’en aillent». Le PQ quant à lui a dû se contenter lundi de la troisième place avec seulement 16 pour cent du vote, deux points de moins qu’en 2014.

Il ne s’est pas dit intéressé par la perspective d’un remaniement ministériel, un geste qui reviendrait selon lui à «réorganiser les chaises sur le pont du Titanic».

Jocelyne Richer, La Presse canadienne

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