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Envolée et faux pas (linguistiques)

POLITIQUE. Les 13 candidats à la chefferie du Parti conservateur du Canada ont croisé le fer ce soir à Québec dans la langue de Molière, un débat clairement à l’avantage des candidats francophones… pour le meilleur et pour le pire!

Le 3e débat du Parti conservateur du Canada a connu un fort achalandage à Québec.

(Photo La Presse canadienne)

Le Parti conservateur du Canada en était à son 3e débat mardi soir dans la ville de Québec. Les deux candidats québécois, Maxime Bernier et Steven Blaney, ont connu les plus chauds applaudissements à leur arrivée, un accueil qui perdra de son lustre tout au long de la soirée.

Dès les premières minutes du débat, deux groupes se sont fait sentir sur la scène: ceux qui présentaient, en à peine une minute, leur vision pour le parti et ceux qui présentaient, en aussi peu de temps, la qualité de leur maîtrise du français. Les «je peux parler français!» et les «je vais apprendre!» n’ont pas manqué de se faire entendre. En question d’arrière-fond, on sentait l’enjeu de prouver, ou pas, son attachement à la province hôtesse de ce débat.

Aucune question n’avait encore été posée et déjà, les cartons rouges s’élançaient dans les airs pour dénoncer les propos de son voisin. Kellie Leitch a lancé le bal en accusant tant bien que mal Maxime Bernier de l’avoir traitée de menteuse et d’imposteur. Heureusement, un communiqué envoyé un peu plus tard nous a permis de déchiffrer les accusations de la candidate.

Les candidats ont sauté en lion sur l’occasion de lancer une ou deux flèches à leurs adversaires, une façon d’accumuler les 30 secondes de parole à son avantage. Erin O’Toole, bon joueur, a voulu venir calmer le jeu, en rappelant que chaque candidat était avant tout un membre de la famille conservatrice, une stratégie payante que le candidat Michael Chong a tenté de rattraper… trop peu, trop tard.

Vers la moitié du débat, la formule très saccadée des réponses entre les 13 candidats commençait déjà à s’essouffler, sauf pour les candidats les moins à l’aise en français pour qui les 50 secondes allouées étaient hautement suffisantes. Une nouvelle stratégie a gagné en popularité à ce moment: diriger les gens vers leur site web respectif, une façon d’économiser temps et sueurs froides. La soirée s’est conclue plutôt calmement, la fatigue s’étant sans doute installée chez les plus loquaces du groupe.

Et les candidats québécois?

Décidément, le député de Beauce avait aussi bien sa horde d’admirateurs que de détracteurs parmi l’audience rassemblée au Centre des congrès de Québec. Plusieurs participants l’attendaient de pied ferme, prêts à le huer à chaque mention de ce qu’il qualifie du «cartel de l’UPA». N’en déplaise à ses détracteurs, Maxime Bernier a tout de même réussi à garder son calme et à faire valoir son point, même si ses opinions controversées ne font pas l’affaire de tous.

Le député de Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, Steven Blaney, était quant à lui visiblement en croisade contre son rival québécois. Chaque occasion était bonne pour lancer une flèche à l’adversaire, flèche qui n’a pas toujours atteint la cible. En opération séduction avec l’électorat québécois, le candidat n’a pu s’empêcher de répondre lorsqu’on lui demande comment faire pour aller chercher des votes au Québec: «Ben voyons s’t’évident, élire un chef québécois!» Ç’a le mérite d’être clair!

Les égratigneurs du français

Kellie Leitch: Voilà une seconde candidate qui avait le député Bernier en grippe dans ce débat. Malheureusement pour elle, pour bien user de répartie, encore faut-il bien la faire comprendre! L’épreuve d’un débat entièrement en français aura été ardue pour la députée de Simcoe—Grey en Ontario.

Deepak Obhrai: Un drôle de sentiment nous venait lorsque M. Obhrai prenait la parole: une sorte de malaise qui nous donnait envie de disparaître de la scène à sa place. Sauf que, petit à petit, son autodérision par rapport à sa prononciation, «horrible» selon ses dires, est venue sauver la mise et alléger l’atmosphère.

Québec Hebdo

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