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L’expansion de Chrono Aviation freinée dans son envol

AFFAIRES. Connaissant une forte croissance depuis sa fondation en 2012, Chrono Aviation déplore que son expansion soit freinée à l’Aéroport international de Québec. En attendant une embellie dans le ciel de la capitale, la direction de l’entreprise locale se voit contrainte de privilégier son développement du côté de Montréal et de Rimouski.

Pour le copropriétaire de Chrono Aviation, Dany Gagnon, l’attitude des gestionnaires d’Aéroport de Québec inc (AQi) est pour le moins questionnable. D’abord, son projet de construction d’un nouveau bâtiment de 20M$ est cloué au sol depuis deux ans. La lenteur à obtenir le feu vert de l’administration aéroportuaire, pour s’installer sur un autre terrain, serait justifiée par la nécessité que NAV Canada déplace deux tours.

L’homme d’affaires affirme comprendre la situation et se dit prêt à patienter. Toutefois, entre temps, il estime avoir besoin d’espace pour continuer à croître. Son entreprise prospère rapidement dans le nolisement de vols privés et manque de place dans le petit hangar qui lui sert de siège social, sur les terrains de l’Aéroport international Jean-Lesage. Pour en témoigner, il indique qu’en quatre ans, son effectif est passé de deux à 60 employés et sa flotte a grimpé d’un à 14 aéronefs.

«Nous venons d’acheter un jet d’affaires et un avion de 35 places. Étant à l’étroit ici, nous n’avons d’autre choix que de nous tourner vers nos succursales. C’est dans cette optique, ajoute-t-il, que nous avons soumis l’alternative temporaire d’acquérir le bail de Canadian Helicopter, dont le local est à vendre. L’entente pour le rachat du bail était conclue pour 1M$, avec ajout d’une compensation de 170 000$ à AQi pour les 17 ans restants au contrat. À notre grand désarroi, la transaction a été bloquée.»

À son avis, la récupération par AQi de la bâtisse convoitée par Chrono Aviation s’explique par le fait qu’il s’agit d’un des derniers baux emphytéotiques à tarif préférentiel. «Pourtant, notre intention n’était pas de nous y installer à long terme. L’idée était de profiter d’un espace plus grand, le temps que notre futur terrain soit accessible», signale M. Gagnon. Il convient néanmoins que son initiative a pu être perçue comme une tentative de forcer la main à l’administration aéroportuaire, pour accélérer la disponibilité d’un nouveau site. Plutôt que de provoquer l’action, cela a cristallisé la situation.

Croître ailleurs… en attendant

Refusant de baisser les bras et de se laisser couper les ailes en pleine ascension, Dany Gagnon concentre l’expansion de son entreprise du côté des aéroports de Rimouski et de Saint-Hubert, près de Montréal. Il y sent davantage d’intérêt et d’ouverture pour les projets de Chrono Aviation. Ce qui ne l’empêche pas de souhaiter un déblocage de son dossier. Étant originaire de Québec, c’est ici qu’il veut garder son siège social. Son projet d’investissement de 20M$, il y tient et garde espoir de le réaliser.

Selon l’homme d’affaires, la balle est dans le camp d’AQi. Il n’a pas eu de nouvelles de l’administration aéroportuaire depuis ses deux tentatives avortées. «Ils sont en train de gérer un agrandissement du terminal de 300M$, je ne vois pas en quoi notre relocalisation temporaire dans un bâtiment de 1M$ peut autant les préoccuper. Nous sommes devenus un service essentiel en aviation. Nous contribuons au développement de l’Aéroport de Québec, et on nous nuit», dénonce M. Gagnon, espérant qu’une solution survienne sans qu’il soit nécessaire de recourir aux tribunaux.

Refus de commenter

Contacté pour donner sa version des faits dans ce dossier, AQi a préféré décliner l’offre. «Par respect pour nos partenaires, ainsi que par souci de confidentialité et aussi par mesure de précaution, nous ne commentons jamais nos relations d’affaires. Il en va de même de toute éventuelle transaction concernant les terrains de l’Aéroport de Québec. C’est une règle de base. Nous sommes un OBNL (organisme à but non lucratif) d’intérêt privé et non public», précise Mathieu Claise.

Le directeur des communications d’AQi s’abstient de qualifier l’état des relations avec Chrono Aviation. Questionné à savoir si les canaux restent ouverts à la discussion et à la négociation, il mettra toutefois du temps à répondre par l’affirmative. Enfin, au sujet de la gestion des terrains assujettis à des baux emphytéotiques et l’échange de ceux-ci entre occupants, M. Claise n’a pas voulu épiloguer déclarant qu’il s’agit justement de relations d’affaires que l’administration aéroportuaire refuse de commenter.

TC Media

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