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La relève forestière garde espoir en l’avenir de la ressource

FORÊT. Malgré un ciel chargé de nuages à la suite de l’échéance de l’Accord sur le bois d’œuvre avec les États-Unis et l’arrivée au pouvoir du nouveau président Donald Trump, les étudiants en foresterie de l’Université Laval entrevoient un avenir prometteur pour cette industrie. Certes, il y a des défis à l’horizon, mais il y a aussi beaucoup de potentiel à développer pour ces jeunes plein d’ambition.

C’est dans cette optique qu’a été lancée la 38e édition du Salon de la forêt, sous le thème «À la racine de nos inspirations». Le rendez-vous prend place, samedi et dimanche au Pavillon Alphonse-Desjardins, dans le cadre de la Semaine des sciences forestières 2017. Celle-ci culminera le jeudi 26 janvier avec le Colloque Kruger, qui portera entre autres sur la renégociation de l’Accord du bois d’œuvre.

«Il s’agit d’un traité commercial qui a historiquement toujours fait l’objet de différends et de litiges. Ce nouveau chapitre se veut certainement une préoccupation pour l’industrie forestière québécoise et canadienne. Et, possiblement que l’arrivée dans le portrait d’un nouveau président étasunien intransigeant comme Donald Trump ajoute à l’incertitude ambiante. Toutefois, il ne faut pas oublier que les deux grands partenaires économiques bénéficient d’une éventuelle entente», relativise Minh Le, président de la Semaine des sciences forestières à l’Université Laval.

L’étudiant de 2e année rappelle que le Salon de la forêt ouvert au public vise notamment à démystifier et vulgariser les multiples facettes de l’industrie forestière. Parmi les objectifs concrets ciblés, il mentionne : la revalorisation des métiers de la forêt et ses activités connexes; la promotion de la diversité des dérivés du bois allant de la construction à la nanocellulose, en passant par les énergies renouvelables; et la création d’occasions de réseautage entre professionnels et intervenants du milieu.

Trait d’union

«Nous estimons important que les visiteurs puissent voir les nombreuses ouvertures de marché liées aux produits du bois. C’est une façon de permettre au public de se réapproprier tout un pan du patrimoine ouvrier. Et, comme l’indique notre thème 2017, nous voulons faire un trait d’union entre le passé et l’avenir de cette industrie pionnière qui a contribué à fonder le Québec», précise M. Le.

À cet égard, il mentionne que depuis cinq ans, les cohortes universitaires en foresterie sont en hausse. Les impacts de la crise survenue à la fin des années 2000 s’estompent et l’intérêt des jeunes est croissant pour ce domaine. Le placement dans les métiers du bois et de la gestion de la ressource aussi bien que de la recherche surpasse le ratio de 90%. Et, les perspectives s’annoncent bonnes puisque, pour les 10 prochaines années, les départs à la retraite seront plus nombreux que les attributions de diplômes.

Bref, en dépit des défis commerciaux et environnementaux qui prévalent, l’espoir est de mise pour la relève en foresterie. Ressource renouvelable désormais exploitée dans un souci de développement durable, la forêt sera toujours source d’un potentiel énorme pour mettre au point des solutions d’avant-garde. En plus des nouvelles opportunités pour les structures en bois lamellé, les filières des granules pour le chauffage à la biomasse et du biogaz s’avèrent très prometteuses pour remplacer les énergies fossiles.

L’industrie forestière du Québec en chiffres

-45% du territoire québécois est couvert de forêt

-90% de cette ressource est du domaine public

-60 000 emplois directs sont créés dans 200 municipalités

Ce qu’ils ont dit :

«Nous développons au Québec de grands spécialistes et professionnels de la forêt. Leurs interventions et leur savoir-faire rayonnent à travers le monde. Depuis toujours, l’industrie forestière est une poutre centrale de l’économie provinciale. La recherche de pointe est appelée à ouvrir de nouveaux marchés.» – Guy Mercier, doyen de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique de l’Université Laval

«Plus que jamais, les interventions terrains se font dans le respect des valeurs des Québécois. Avec les ans, il y a eu adaptation et innovation, en lien avec le principe du développement durable. Le phénomène des changements climatiques appelle à relever des nouveaux défis en aménagement du territoire.» – Ronald Brizard, sous-ministre associé aux forêts et porte-parole du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

«Le thème évoquant les racines et les inspirations illustre bien la trame historique de cette industrie qui a contribué à bâtir le Québec. On sait maintenant que la forêt est une ressource renouvelable, mais pas inépuisable. Il faut donc apprendre à mieux la gérer pour la pérenniser et la protéger.» – Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement de l’Université Laval

TC Media

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