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Samuel Côté, retrouver le droit chemin après une descente aux enfers

À l’adolescence, Samuel Côté avait de la facilité à l’école, tout en performant au hockey élite. Puis, à partir de 15 ans, il y a eu la drogue, les arrestations, les thérapies et ultimement, les pensées suicidaires. 

À gauche, Samuel Côté, amaigri, lors d’une fête. À droite, un homme taillé au couteau qui a fait un grand ménage dans sa vie.

Photos fournies par Samuel Côté

Tout a commencé lors d’une vulgaire promenade dans le bois. Peu enclin à consommer du cannabis pour la première fois, il s’est résigné à essayer, voyant ses amis avoir du plaisir à le faire.

Étant excessif dans toutes les sphères de sa vie, sa consommation n’a fait qu’augmenter. «Ça venait de moi, j’avais du fun, mais j’en voulais toujours plus, alors j’ai commencé les drogues dures.»

Cela a coïncidé avec l’abandon de ses études avant la fin de son secondaire. Gardien de but au niveau Bantam AA, il a accroché ses jambières, laissant ainsi derrière lui son rêve d’enfance de jouer chez les pros.

En quittant l’enfer dans lequel il s’était lui-même placé, il a su s’entourer des bonnes personnes.

Photo fournie par Samuel Côté

Plus tard, il peinait à payer tout ce qu’il consommait. Il s’est mis à vendre de la drogue, ce qui lui a valu quelques arrestations. Il se souvient d’une soirée où il «n’était plus là du tout». Il avait frappé un agent de la paix au visage. Immédiatement, d’autres policiers se sont empressés de lui donner une sévère correction.

Il a passé du temps en centre de réadaptation en unité sécuritaire pour garçons Le Gouvernail avant d’être transféré dans une unité ouverte où il pouvait sortir les fins de semaine.

«Je n’ai pas arrêté de consommer. Une fois, je suis rentré à la maison à 2h du matin et mon père m’a pris la tête, m’a placé devant le miroir et m’a dit ‘‘Regarde-toi. Je te mets dehors. Tu devras suivre une thérapie si tu veux revenir’’.» À ce moment, sa mère avait déjà coupé les ponts, n’ayant plus la force d’encaisser toutes les déceptions que fiston lui faisait vivre.

Plus tard, il a suivi une thérapie de six mois où il avait fait des progrès significatifs. «Deux semaines plus tard, j’ai revu des mauvaises fréquentations et j’ai rechuté. J’ai recommencé à vendre, à mener une vie stressante et à faire de l’argent sale.»

Aujourd’hui, l’homme de 22 ans veut aider en donnant notamment des conférences pour aider des gens qui vivent ce qu’il a vécu

Photo Métro Média – Charles Lalande

La famille, Patrick Roy

«Mes parents ont été tellement patients. Ils ont tout fait pour m’aider. Je n’étais pas voué à vivre une telle vie. J’ai de bons parents, mais pendant quelques années, j’ai mis un gros X sur mes valeurs familiales», dit-il, heureux d’être de nouveau en bons termes avec ceux-ci, de même qu’avec ses quatre sœurs.

Il y a quelques années, son père, qui jouait dans une ligue de garage avec Patrick Roy, lui a parlé de son fils, alors âgé de 17 ans, qui n’allait pas du tout. Il n’en fallait pas plus pour que la légende vivante du hockey débarque chez les Côté pour amener l’adolescent Chez Boub casser la croûte.

Capture d’écran d’une conversation entre Samuel et son père. Récemment, Patrick Roy a pris des nouvelles du jeune homme afin de savoir s’il s’en était sorti.

Photo fournie par Samuel Côté

«L’ancien gardien de but que j’étais n’en revenait pas que Patrick Roy, une idole de jeunesse, prenne le temps de m’aider. Après, je ne l’ai jamais revu. Le mois dernier, il a appris que j’allais bien et il a dit à mon père qu’il était fier de moi», raconte Samuel Côté, complètement bouche bée.

Le téléphone à l’eau

L’homme qui vient de célébrer son 22e anniversaire se rappelle de la journée où il a pris la décision de changer.

«Je faisais des travaux communautaires chez Option Métal Recyclé. Toute la journée, j’avais la vue sur la prison. C’est un drôle de hasard, mais ça me jouait dans la tête. Un jour, j’ai regardé la prison et je me suis dit que si je ne changeais pas, j’allais passer ma vie en dedans.»

Il s’est donc empressé de jeter son téléphone dans le lac. «C’était symbolique. Je m’assurais de le détruire et qu’il ne soit pas retrouvé. Ça n’a pas été facile, mais j’ai tout arrêté: la cocaïne, la codéine, le pot et la cigarette, une dépendance à la fois.»

Cela lui a permis de placer ses énergies aux bons endroits: s’entraîner sur une base presque quotidienne, mieux manger, suivre une formation en ligne pour devenir entraîneur avant d’être embauché au Bioptimal Gym & Bien-Être à Lac-Beauport.

«Même quand j’ai atteint les bas-fonds, j’ai toujours su que j’étais capable de faire quelque chose de bien. Le criminel et le toxicomane que j’étais, tout cela est derrière moi. Je ne vais jamais rechuter. Je repense à ce que j’étais et ça me répugne.»

Dernièrement, il a croisé une vieille connaissance, qui baigne toujours dans le milieu de la drogue. En voyant les progrès de Samuel, elle était complètement abasourdie. Le principal intéressé veut maintenant aider les personnes qui sont dans sa situation d’antan, sous n’importe quelle forme, par exemple par des conférences.

«T’as beau dire n’importe quoi à un toxicomane, ça va rentrer par une oreille et sortir par l’autre. La volonté de changer doit venir de la personne elle-même, et celle-ci ne doit pas lâcher.»

Il y a quelques années, «je pleurais tous les jours et je me détestais». Aujourd’hui, il est heureux.

Photo fournie par Samuel Côté

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