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Québec devient un laboratoire scientifique à ciel ouvert

ENVIRONNEMENT. La progression de l’agrile du frêne dans la région de Québec a certes de quoi inquiéter. Toutefois, l’effort concerté et proactif des acteurs du milieu, dont l’agglomération, les villes et les chercheurs, s’avère un atout dans cette lutte pour laquelle le compte à rebours est commencé.

Les chercheurs de RNCan ont retrouvé une dizaine d’agriles dans un seul piège installé dans un frêne de la rue Brown, dans le quartier Montcalm à Québec.

(Photo Métro Média – François Cattapan)

Pour l’heure, l’inquiétude est grande sur le terrain où s’activent les scientifiques du Centre de foresterie des Laurentides de Ressources naturelles Canada (RNCan). Lors d’un relevé de piège effectué en bordure de la cour de l’école Anne-Hébert, sur la rue Brown dans le quartier Montcalm, une dizaine d’agriles matures ont été retrouvés.

«C’est énorme, pour un prélèvement dans un seul arbre. Surtout, que celui-ci a l’air sain à première vue. Il y a de quoi être inquiet pour la propagation de cet insecte parmi les pires ravageurs introduits en Amérique du Nord», observe Robert Lavallée, expert en gestion des insectes nuisibles à RNCan.

Au nombre des méthodes de détection, il arrive qu’on prélève des carottes dans l’écorce pour déceler la présence de larves d’agrile.

(Photo Métro Média – François Cattapan)

Le scientifique se rassure à l’idée que la situation est prise très au sérieux par les acteurs et les élus de la région de Québec. La concertation entre eux et les chercheurs est exemplaire au Québec. L’espoir réside dans la détection de la prolifération, ainsi que le développement d’outils pour freiner l’agrile dans sa progression.

Lutte intensive

Parmi les armes mises au point, on retrouve la modélisation de cartes permettant de prédire sa propagation à partir des données récoltées sur le terrain. Aussi, les chercheurs testent en parallèle des moyens de lutte biologique et parasitaire, à base d’insectes prédateurs, ou d’agents propagateurs de maladie dans la colonie.

Les pièges sont descendus des frênes aux deux semaines, pour un relevé de la présence d’agriles et un décompte des spécimens.

(Photo Métro Média – François Cattapan)

D’autres méthodes ont été imaginées, dont le vaccin biopesticide TreeAzin développé par le Service canadien des forêts avec BioForest Technologies et mis à l’essai à Québec. Aussi, GDG Environnement mise sur la lutte biologique à l’aide de spores transmises lors des accouplements. Toutefois, cela prend des années et ne fonctionne pas encore à 100%, d’où l’importance de suivre l’infestation sur le terrain.

175 pièges déployés

«C’est ce que nous faisons, en collaboration avec nos partenaires. La Ville de Québec a déployé 100 pièges à agriles, principalement dans le foyer d’infestation de Montcalm. De notre côté, nous avons installé environ 75 pièges aussi au centre-ville, mais également en périphérie à Beauport, Charlesbourg, Lebourgneuf, Cap-Rouge et jusqu’à Saint-Augustin», explique M. Lavallée.

Selon ce dernier, il importe d’être attentif et proactif, car l’agrile prolifère discrètement sous l’écorce du frêne. Avec le temps, les galeries creusées par ses larves en viennent à interrompre la montée de la sève et l’arbre dépérit. Lorsqu’on aperçoit les premiers signes comme la défoliation, souvent la situation est grave et il est trop tard pour intervenir.

Action citoyenne

Chaque citoyen peut faire sa part pour limiter la propagation de l’agrile du frêne, en évitant de transporter du bois hors de sa région. Par exemple, si on va en camping, RNCan suggère d’acheter du bois rendu à destination et de le brûler localement.

Métro Média

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