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L’école contribue aux stéréotypes de sexe selon le Conseil du statut de la femme

SEXISME. Le Conseil du statut la femme estime que les écoles participent toujours au sexisme et aux stéréotypes de sexe dans les cours d’histoire et d’éthique et culture religieuse. Il recommande entre autres de réviser ces deux programmes et d’inclure des cours obligatoires sur les inégalités de sexe dans la formation des futurs enseignantes et enseignants.

Eva Ottawa, présidente du Conseil du statut de la femme (Photo TC Media – Marie-Pascale Fortier)

C’est ce qui ressort de l’avis L’égalité entre les sexes en milieu scolaire qu’a lancé aujourd’hui la présidente du Conseil du statut de la femme Eva Ottawa, à l’Université Laval.

Le Conseil a analysé 19 manuels d’histoire et 16 manuels d’éthique et culture religieuse. Pour les cours d’histoire, malgré quelques ajouts concernant le féminisme au Québec depuis la refonte en 1976, le Conseil a statué que les femmes ne sont pas assez présentes dans les manuels.

Lorsque le sujet est abordé, les femmes sont présentées dans le passé, ou dans des sociétés étrangères, «ce qui laisse croire que l’égalité des sexes est chose faite», selon Mme Ottawa.

Elle affirme également que «la croyance selon laquelle l’égalité est atteinte est largement répandue dans le corps enseignant et que cela freine la mise en place, dans les écoles, d’actions concrètes visant à lutter contre les stéréotypes et les inégalités».

Du sexisme ou des faits?

Bien qu’il ait été prouvé par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) dans la plus récente enquête PISA (Programme international pour le suivi des acquis)  que les filles réussissent mieux en français et que les garçons réussissent mieux en mathématiques, le Conseil du statut de la femme estime que les enseignants ne devraient pas s’y arrêter pour baser leurs interventions scolaires.

Ce qui dérange le Conseil, c’est davantage dans l’explication par les enseignants de ces stéréotypes. Les enseignants estiment souvent que les garçons et les filles sont biologiquement différents, tandis que ces résultats scolaires sont plutôt «un résultat de la socialisation», explique Hélène Charron, la directrice de la recherche et de l’analyse au Conseil du statut de la femme.

Selon un sondage effectué par le Conseil du statut de la femme, 81% des enseignants et 62% des enseignantes s’attendent à ce que les filles réussissent mieux en français, et plus du tiers des répondants s’attendent à une meilleure performance des garçons en mathématiques.

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Le Conseil dénonce surtout que l’encouragement n’est pas fait de la même façon en fonction du sexe, que les enfants ne sont pas félicités de la même façon s’ils sont un garçon ou une fille. Pour les filles, les difficultés scolaires sont souvent mises sur la faute d’un manque de compréhension, tandis que pour les garçons, ces mêmes difficultés sont mises sur la faute d’un manque d’efforts.

«Les enseignants et enseignantes sont des gens ordinaires. Ils doivent prendre conscience des effets des stéréotypes de sexe et de ce qu’ils pensent être des comportements égalitaires», a affirmé Hélène Lee-Gosselin, professeure titulaire au département de management de la faculté des Sciences de l’administration.

 

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