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CHSLD: Quand les besoins de santé sont trop grands

HÉBERGEMENT. Depuis quelques jours, Jonathan, un résident d’un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), «contre son gré», dit-il, fait couler de l’encre en dénonçant «les limites du soutien à domicile» au Québec. L’homme de 40 ans est atteint de dystrophie musculaire.

(Photo: Deposit – michaeljung)

Au Québec, de nombreuses personnes devront éventuellement choisir de quitter leur domicile pour un endroit plus encadré. Toutefois, pour une partie d’entre eux, la décision arrivera de façon précoce. Au ministère de la Sante et des Services sociaux (MSSS), on explique que le CHSLD est souvent l’option choisie quand les besoins en santé ne permettent pas de rester à domicile.

Selon Marie-Claude Lacasse, responsables des relations de presse au MSSS, plusieurs personnes peuvent être amenées à habiter dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). «C’est quelque chose qui arrive quand des niveaux de soins requis sont trop élevés», explique-t-elle en ajoutant que les services offerts sont en fonction des besoins.

Elle indique qu’une personne aura toujours le choix de ne pas accepter l’hébergement en CHSLD. «Ce n’est pas obligatoire d’accepter des soins. La personne peut choisir de rester à domicile. Toutefois, en général, quand la personne doit résider en CHSLD, c’est que ce n’est plus possible de rester à la maison.»

Dénonciation de «l’hébergement forcé»

Le Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ) indique que seulement trois solutions s’offraient à Jonathan [par le fait même aux autres personnes dans sa situation]: partager sa vie entre l’hôpital et son domicile, entrer en CHSLD à 37 ans [il en a aujourd’hui 40] et mettre fin à ses jours. «Le « Bon Gouvernement » se targue de savoir ce qui est bon pour ses sujets. Et le « Bon Gouvernement » a décidé qu’il valait mieux pour Jonathan d’aller finir sa vie en CHSLD, parce qu’il croit que Jonathan, comme toutes les personnes lourdement handicapées n’a plus le droit de choisir la qualité de vie qu’il désire. La machine gouvernementale laissait à Jonathan la « responsabilité » de choisir entre le CHSLD, dans son cas, de Sainte-Anne-de-Beaupré, ou la troisième option, la dernière, la plus radicale… On ne lui a pas permis de recevoir ses services en soutien à domicile chez lui, près de sa femme, « en toute liberté », à son goût, à sa façon.»

Sur sa page Facebook, Jonathan a récemment dénoncé le fait de ne pas pouvoir sortir des quatre murs qui sont désormais son domicile. «Je dois vivre en CHSLD, contre mon gré. Quelque chose vient d’arriver, je n’ai jamais été aussi insulté de toute ma calisse (sic) de vie. Apparemment, il y a un résident sur mon unité qui est à risque de fugue. Alors, ils ont barré toutes les portes de sortie depuis une semaine. Il faut un code pour sortir. Les portes ne sont pas accessibles alors même si je connais le code, je ne peux pas sortir moi-même. Non seulement j’ai tout perdu ce qui faisait de moi un être à part entière en entrant en institution, je suis maintenant étiqueté comme une personne défectueuse», écrivait-il.

Son de cloche différent

Au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale, qui gère les CHSLD, on indique que le mandat est d’assurer la sécurité de tous les résidents. «Dans les centres, il y a différentes clientèles. Quand les gens sont aptes, les portes s’ouvrent et il y a des moyens pour communiquer avec les employés. Les gens ne sont pas en prison dans un CHSLD», affirme Karine Primard, agente d’information au CIUSSS de la Capitale-Nationale.

À l’image de Marie-Claude Lacasse du MSSS, Mme Primard est d’avis que les CHSLD reçoivent ceux qu’il n’est plus possible de garder à la maison. «Nos CHSLD sont là pour répondre aux besoins des gens qui ont besoin de soins 24h/24. On ne force pas personne et la décision n’est pas prise au hasard. Une évaluation est faite pour déterminer le degré d’autonomie de la personne et un plan détaillé est fait avec la famille.»

TC Media

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