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Tour guidé particulier dans les îlots de pauvreté

CAMPAGNE. Bitume et tours à logements modiques ne sont pas les seuls indices de défavorisation. Pour le montrer, l’organisme Centraide a convié une trentaine de donateurs et de gens d’affaires, incluant le maire de Québec Régis Labeaume, pour un tour guidé en dehors des quartiers défavorisés les plus notoires.

«Quand on pense à un milieu défavorisé – Saint-Roch, Saint-Sauveur – on pense notamment au bitume, les maisons collées sur le trottoir; et bien vous seriez surpris!»

C’est dans Maizerets, aux portes de Beauport, que le premier arrêt du tour s’est arrêté. Malgré ses rues bordées d’arbres et ses maisons coquettes, une famille sur trois y vit sous le seuil de pauvreté et le quart des personnes âgées de plus de 15 ans n’a pas de diplôme secondaire, a détaillé l’organisateur communautaire pour le CIUSSS, Marc De Koninck. L’espérance de vie y est aussi plus courte, en raison du stress occasionné par le manque d’estime et de contrôle sur leurs besoins essentiels.

Pour supporter les organismes qui y travaillent parmi ses 213 collaborateurs, Centraide se fixe cette année un objectif de 13,7 millions de dollars. On espère voir le nombre de donateurs majeurs continuer de grimper. Déjà, il est passé de 16 en 2006 à 468 en 2015, se réjouit le président du comité des donateurs majeurs, Yvon Charest: « À 16, on peut dire : “c’est des gens d’exception”, mais à 468, tu dois commencer à dire “Oh! Il y a bien des gens qui s’impliquent dans ma communauté et probablement que ces gens-là ont raison”. »

Québec a d’ailleurs dépassé Montréal en termes de dons au prorata de la population, rapporte l’organisme. Or, le défi du financement demeure entier: « Plus le revenu moyen des gens augmente et plus la proportion du revenu en don diminue », rapporte le président et chef de la direction d’Industrielle Alliance Groupe financier. Ceux qui ne donnent pas, c’est en revanche aussi parce qu’on ne leur a pas demandé de donner, se conforte le président-directeur général de Centraide Bruno Marchand : «Quand on arrive à démontrer clairement où sont les besoins et qu’il y a des besoins – parce qu’on touche une personne sur cinq chaque année – les gens sont généreux et acceptent de mettre leur argent chèrement gagné dans un pot commun pour qu’on ait plus d’efficacité possible.»

Il y a encore de la misère à Québec, a insisté le maire de Québec ; «des gens que même s’il y a des emplois affichés, ils n’iront pas, parce qu’ils ont des problèmes personnels à solutionner [sic]. Ce sont des gens qu’il faut aller chercher. Et Centraide sert à ça.»

Québec Hebdo

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