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François Marchand propose de contrer l’usure du pouvoir

MUNICIPAL. En officialisant sa candidature à la chefferie de Démocratie Québec, l’avocat spécialisé en droit municipal François Marchand entend proposer une alternative au style frondeur de l’actuel maire Régis Labeaume. Pour arriver à ses fins, il devra d’abord remporter l’investiture contre Anne Guérette, l’autre candidate confirmée pour diriger l’actuel parti d’opposition à l’hôtel de ville de Québec.

Parmi les motifs ayant contribué à la décision de se présenter comme chef de Démocratie Québec et, éventuellement, comme maire aux élections municipales de novembre 2017, M. Marchand évoque trois principaux constats. En premier lieu, il estime important de rehausser le niveau des échanges au sein du conseil municipal. À ses yeux, plusieurs dossiers récents démontrent de l’improvisation, sinon de l’intimidation, quand ce n’est pas carrément un manque de vision. L’usure du pouvoir fait son œuvre et un quatrième mandat du maire Labeaume pourrait s’avérer pénible.

«En démocratie municipale, on ne peut gouverner à coups de gueule et d’insultes. On doit plutôt favoriser l’écoute, la collaboration et le partage des responsabilités. Ce n’est certes pas le cas pour la saga entourant la démolition du Centre Durocher, ni pour l’émission de permis de construire en lien avec le règlement de contrôle intérimaire touchant le bassin versant de la périphérie nord, ni même pour les émanations d’Anacolor», précise le candidat qui déplore les volte-face fréquentes et intempestives du maire Labeaume, au lieu de privilégier la consultation et la réflexion avant d’annoncer une décision.

Un autre aspect qui préoccupe François Marchand concerne la concentration du pouvoir aux mains du maire de Québec. «Un des impacts, dit-il, c’est la perte graduelle de pouvoir des arrondissements, qui deviennent de simples boîtes postales. Et le projet de loi 109 sur la Capitale nationale risque d’empirer les choses. Les services de proximité répondant aux besoins spécifiques du milieu s’en trouvent menacés.»

Enfin, les problèmes de transport et la montée des taxes sont autant d’éléments qui interpellent celui qui a été conseiller municipal à Québec de 1985 à 1989 et qui s’est déjà présenté à la mairie en 1993. «Tous les embouteillages quotidiens ne sont pas la faute de l’absence d’un troisième lien. Avec un peu de planification et en se référant au Plan de mobilité durable, déjà plusieurs solutions auraient pu être mises de l’avant. Pour ce qui est du fardeau foncier, on aurait pu le contenir un peu durant les bonnes années de croissance que nous venons de traverser. Mais, regardez bien ça, en pleine année électorale, on va mettre de l’asphalte partout et geler les taxes», ironise M. Marchand.

Lutte interne

Entouré de membres de Démocratie Québec, le deuxième candidat à la chefferie du parti municipal entend déposer son bulletin de candidature avec le nombre de signatures requises dans les prochains jours. Interrogé sur les frictions possibles avec l’autre candidate confirmée, François Marchand indique y aller pour la chefferie et non contre Mme Guérette. S’il l’emporte, il espère pouvoir compter sur son soutien, comme sur celui des deux autres élus de la formation, Paul Shoiry et Yvon Bussières.

«Nous ne sommes pas nombreux, d’où l’importance d’éviter la division entre les élus du parti. Je compte miser sur mes connaissances du milieu municipal et ma propension à bien travailler en équipe pour rallier le maximum d’appuis», soumet celui qui croit davantage en ses chances de séduire la majorité populaire au sein d’une formation établie, plutôt que tenter d’attirer les projecteurs à titre de candidat indépendant. De plus, cela évitera de diviser le vote en faveur du maire sortant.

L’avocat plaideur depuis plus de 30 ans ne craint pas les éventuels échanges musclés avec le maire Labeaume. Il en a l’habitude en cour et y voit même l’avantage de savoir ramasser ses idées pour livrer un argumentaire convaincant. Détenteur de maîtrises en droit municipal et en aménagement du territoire, il y voit d’autres atouts pour la gestion des dossiers chauds à Québec et la planification de son développement.

«Après l’investiture à la chefferie de Démocratie Québec, prévue le 4 décembre, il restera près d’un an pour convaincre les électeurs que le style autocratique de Régis Labeaume a fait son temps. Je propose une attitude plus pausée et collaborative, basée sur des arguments qui font primer l’intelligence sur la bêtise», termine celui qui promet de faire progresser la Ville de Québec au bénéfice de tous ses citoyens.

Québec Hebdo

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