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Problème de société décrié à l’Université Laval

RASSEMBLEMENT. Ils étaient plusieurs centaines de personnes rassemblées devant le Pavillon Alphonse-Marie-Parent de l’Université Laval mercredi soir afin d’offrir du support aux victimes des agressions de la fin de semaine dernière. Professeurs, députés, victimes et le recteur Denis Brière ont pris la parole pour dénoncer ce qui a été décrié comme plus qu’un problème universitaire, mais un problème de société.

L’événement était organisé par Thierry Giasson, professeur titulaire en science politique, qui a voulu ce rassemblement pour que les gens se parlent et que les victimes sachent que la communauté est avec elles. «On voulait signifier qu’on est dégoutés de ce qui s’est passé. Personnellement, je suis très troublé. J’ai des étudiantes et des étudiants qui vivent dans ce pavillon et c’était important pour moi qu’on se rassemble pour se parler.»

Les politiciens présents ont tenu à y aller d’un discours en dehors de la partisanerie politique, citant un enjeu de société qui va plus loin que les allégeances à un parti. Parmi les interventions, Nathalie Roy et Jean-François Roberge, de la Coalition Avenir Québec y sont allés d’interventions qui ont beaucoup plu à la foule. «Ce n’est pas un problème politique, c’est un problème social», a dit Nathalie Roy. «Les gars vont devoir faire partie de la solution», a ajouté son collègue de la CAQ.

Aussi présente, la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, a abondé dans le même sens en ajoutant que «la culture du viol, c’est la cause de tout le monde. C’est le début de quelque chose, c’est le début de la parole. Nous allons poser des gestes, ce n’est que le début.»

Le rassemblement a duré un peu plus de 90 minutes après quoi Thierry Giasson s’est dit très satisfait de la réponse de la communauté universitaire. «On a été plusieurs centaines de personnes à partager nos émotions, notre colère, notre peine et nos inquiétudes, mais aussi à venir témoigner notre soutien et notre solidarité aux survivantes des événements de la fin de semaine. Je pense que ça a fait du bien à beaucoup de monde», a expliqué l’instigateur de l’événement.

Dur accueil pour Denis Brière

Lorsqu’est venu le temps pour le recteur de l’Université Laval de prendre la parole, celui-ci a eu beaucoup de difficulté à le faire. La foule a semblé avoir encore sur le cœur que Denis Brière ne soit pas intervenu plus tôt. «Démission! Trop peu trop tard!» lui a-t-on crié avant qu’il commence le discours qu’il a dû interrompre à plusieurs reprises devant le mécontentement des personnes présentes.

Après son allocution il a expliqué souhaiter que la procédure qui l’a empêché de s’exprimer publiquement soit modifiée. «J’étais chez moi samedi quand j’ai appris ce qui s’était passé. Par le passé, on avait établi que je ne pouvais pas intervenir lorsqu’il y a une enquête. Les gens du conseil d’administration vont devoir comprendre que quand ça se passe sur mon campus, je veux pouvoir m’exprimer.»

Il a aussi avoué s’être rendu compte qu’il avait déçu certaines personnes. «Je suis conscient de ne pas avoir répondu aux attentes des gens sur le campus et ça m’inquiète beaucoup. Quand tu es muselé et que tu ne peux pas dire que tu es très bouleversé, c’est inquiétant. Je comprends qu’on ait demandé ma démission», a-t-il ajouté.

Le nombre de victimes monte à 15

Depuis le dévoilement des premières intrusions, qui ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi dernier, le nombre de victimes est passé à 15 personnes, dont au moins quatre concernant des cas d’agressions à caractère sexuel. Les dernières plaintes étant toujours en cours d’analyse, ce chiffre pourrait être amené à monter.

En point de presse, mercredi matin, un porte-parole de la police a mentionné que les autorités ne savaient toujours pas combien de suspects sont impliqués dans ces événements. Mario Vézina, responsable du module des crimes majeurs au Service de police de la Ville de Québec, a précisé que les images des caméras de surveillance ne montraient pas clairement le ou les suspects en raison du mauvais éclairage.

La police de la ville de Québec a d’ailleurs installé un poste de commandement devant le Pavillon Alphonse-Marie-Parent de l’Université Laval dans le but de faciliter les opérations.

Québec Hebdo

(Avec les informations de la Presse Canadienne)

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