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Le fiasco financier du Centre Jean-Marie-Roy doit cesser

MUNICIPAL. Mettre un terme aux dépenses pour rénover à grands frais le Centre Jean-Marie-Roy est une priorité pour le maire de Saint-Augustin, Sylvain Juneau. Il se bute toutefois aux conseillers majoritaires élus sous l’administration précédente et qui souhaitent mener à terme ce projet pour les besoins futurs de la municipalité.

Le sujet est revenu avec fracas, parmi les nombreux éléments divergents qui ont ramené une atmosphère de conflit lors de la dernière assemblée du conseil. Pour le maire Juneau, ce projet a été mené dans l’urgence, sans étude de besoin ni inspection du bâtiment. Il a déjà coûté 18M$ en travaux d’aménagement et il a encore besoin d’au moins 7M$ pour rénover le toit, les fenêtres et l’enveloppe extérieure.

«C’est un gouffre financier sans fond et je ne compte même pas les intérêts à verser sur les emprunts. À notre échelle, cela équivaut à notre saga à nous du stade olympique. Il faut que ça cesse. Le mieux c’est de mettre une pancarte à vendre et d’arrêter l’hémorragie. On vend et on récupère la valeur de ce terrain bien situé», suggère le maire sous les applaudissements de l’assistance.

Le conseiller municipal Louis Potvin a rapidement tempéré l’empressement du maire et du même coup soulevé l’ire des citoyens présents en martelant que les élus majoritaires voteront contre cette option. «À l’époque, précise-t-il, nous avons saisi l’opportunité d’affaires d’acquérir le Centre Jean-Marie-Roy pour loger les employés de loisirs et des organismes communautaires. Le secteur des campus est en forte croissance et notre vision consistait combler les besoins pour les 40 prochaines années.»

Sylvain Juneau a signifié son espoir que les citoyens se déplacent en nombre pour signer un éventuel registre sur le sujet, afin de forcer la tenue d’un référendum sur l’avenir du centre communautaire. Récemment, des témoins ont constaté une activité inhabituelle autour de l’édifice de la rue Lionel-Groulx. Une firme de génie a été mandatée afin d’évaluer l’état du bâtiment. Les résultats ne sont pas connus, mais on peut présumer que les appréhensions du maire, lui-même ingénieur, ont été confirmées.

Prises de bec

Comme bien souvent, la soirée a été particulièrement houleuse. Les sujets propices aux prises de bec et aux différends entre les élus ont été légion. La conseillère municipale France Hamel a notamment déploré que le maire ait initié deux tentatives pour les destituer de ses responsabilités, d’abord au Comité consultatif d’urbanisme et ensuite au c.a. du Réseau de transport de la Capitale, au profit du nouvel élu Raynald Brulotte.

«Nous prenons note de votre non-confiance à notre endroit et, encore une fois de l’absence totale de collaboration de votre part», a-t-elle soulevé. Ce à quoi le maire Juneau lui a donné raison en levant le ton, pour être entendu alors que l’assistance chahutait. «Je le réitère et oublier ça, jamais je ne collaborerai avec vous Mme Hamel. Je ne tiens pas à être associé à votre piètre bilan.»

Les conseillers municipaux ont perdu patience lorsque la période finale de questions des citoyens s’est éternisée. Le maire a laissé une dame monopoliser le micro pendant de longues minutes, pendant qu’une file attendait. Stipulant que la règle est de 15 minutes et une seule question par intervenant, les conseillers majoritaires ont rangé leurs affaires et quitté la salle. Le maire Juneau et le conseiller Brulotte sont restés seuls pour répondre aux citoyens qui ont défilé au micro.

Québec Hebdo

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