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Dernier adieu de Québec à son maire de la modernité

CÉRÉMONIE. C’est par une célébration empreinte de dignité et de sobriété, à l’image de l’homme public qu’il était, que la ville de Québec a dit un dernier adieu à Gilles Lamontagne, son ex-maire de la Révolution tranquille qui a inscrit la capitale provinciale dans une nouvelle ère de modernité entre 1965 et 1977.

Pour l’occasion, samedi matin, la basilique-cathédrale située en face de l’hôtel de ville était bondée de parents, amis et dignitaires. La cérémonie religieuse, qui a réuni des proches du disparu décédé le mardi 14 juin à l’âge vénérable de 97 ans, était présidée par le cardinal Gérald Cyprien Lacroix.

Les hommages ont été nombreux pour célébrer la mémoire du regretté maire de Québec. M. Lamontagne aura notamment été tantôt un conseiller, tantôt un modèle, pour trois de ces successeurs aujourd’hui décédés, soit Jean Pelletier, Andrée P. Boucher et Jean-Paul L’Allier. Le vétéran de la politique a aussi été un mentor pour l’actuel maire de Québec, Régis Labeaume, qui a déploré sa perte avec émotion.

Tous reconnaissent à Gilles Lamontagne d’avoir mis de l’ordre dans l’administration municipale durant son passage de 12 ans à la tête de Québec. À l’époque, la ville grandit et les tentatives de corruption se multiplient. Il instaure des méthodes de gestion, notamment par l’instauration d’un système d’appels d’offres publiques pour l’adjudication des contrats. Il intervient aussi dans l’aménagement de la colline parlementaire et l’érection de grandes infrastructures routières et urbaines au centre-ville.

Biographie

Né à Montréal, Gilles Lamontagne a étudié au Collège Jean-de-Brébeuf, où il a fait la rencontre de Pierre Trudeau, puis à l’École des hautes études commerciales. À 22 ans, il s’engage dans la Royal Canadian Air Force (RCAF) pendant la Seconde Guerre mondiale. Son bombardier est abattu au-dessus des Pays-Bas en 1943, et il restera prisonnier de guerre durant 26 mois soit jusqu’en mai 1945.

À son retour, il s’installe à Québec où il sera propriétaire d’un commerce d’importation pendant 20 ans. Il se lancera en politique municipale en 1962 et sera élu maire de Québec de 1965 à 1977. Cette année-là, il poursuit l’aventure politique en joignant le cabinet Trudeau à la Chambre des communes, lors d’une élection partielle. D’abord ministre des Postes, il sera ensuite ministre de la Défense nationale jusqu’en 1983.

Enfin, sa carrière culminera par sa nomination en 1984 comme lieutenant-gouverneur du Québec, fonction qu’il occupera jusqu’en 1990. Tout un cheminement pour celui qui disait ne pas être fait pour la politique. Décoré de l’Ordre du Canada en 1990, Gilles Lamontagne sera fait Chevalier de l’Ordre national du Québec en 2000.

Avis de décès

À Québec, le 14 juin 2016, est décédé dans le calme de sa résidence, à l’âge de 97 ans, l’honorable Gilles Lamontagne. Il laisse dans le deuil ses enfants Michel (Hélène), André et Marie (Jean), ses petits-enfants Julie, Catherine, Alexandre, Maude et Camille, ses arrières petits-enfants Élodie et Léa, ainsi que de nombreux neveux et nièces des familles Lamontagne et Schaefer, et autres parents et amis. Il était l’époux de feu Mary Schaefer.

Avant la cérémonie religieuse civique de samedi, la dépouille de M. Lamontagne a été exposée en chapelle ardente à la salle du conseil de l’hôtel de ville de Québec, vendredi et samedi matin. Sa carrière militaire a été soulignée par le passage de deux hélicoptères de type Griffon, synchronisé avec la sortie de son cercueil de l’église.

*Lire les éloges des participants à la cérémonie.

Québec Hebdo

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