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St. Lawrence veut devenir un cégep à part entière

ÉDUCATION. Le Collège régional Champlain St. Lawrence, seul cégep anglophone dans la ville de Québec, en a assez d’être considéré simplement comme un campus du Collège régional Champlain et souhaite obtenir sa pleine indépendance aux yeux du ministère des Études supérieures.

Le Collège régional Champlain s’occupe de trois campus à travers le Québec: le campus St-Lambert en Montérégie, celui de Lennoxville dans les Cantons-de-l’Est et St. Lawrence à Québec. «C’est une structure qui existe depuis une trentaine d’années et qui n’a jamais vraiment bien fonctionné», estime la présidente du personnel enseignant du campus St. Lawrence, Lisa Birch. Tous les cégeps multirégionaux comme celui-ci ont été abolis dans les années 1970, rapporte la présidente.

Rassemblés au cinéma Le Clap à Québec mardi midi, les étudiants, enseignants et membres du personnel de soutien de St. Lawrence ont lancé la campagne Le temps est venu – It’s Time pour réclamer leur pleine et entière indépendance. Une meilleure représentation locale et un financement mieux adapté sont au cœur des revendications du cégep anglophone.

D’autant plus que le Collège régional Champlain offre un faible ratio entre élèves et personnel de soutien, avec 40 étudiants par personnel de soutien comparativement à 28 dans les cégeps de taille équivalente. En contrepartie, le ratio est plus important que la moyenne entre le nombre de cadres et d’étudiants, avec 130 étudiants par membre de direction, alors que la moyenne est de 167.

«Ce que ça veut dire concrètement, c’est qu’on a beaucoup plus de cadres par étudiant, tandis que chaque élève a beaucoup moins accès à du personnel, explique Yvan Duceppe, responsable d’un rapport de MCE Conseils sur la situation dans les trois établissements d’où sont tirés ces chiffres. Tous ces ratios-là, on va finir par les atteindre si on devient indépendant.» Le CPA-CA estime qu’à St. Lawrence, c’est 15 postes de plus qui pourraient être créés «parce qu’on a plus de budgets et qu’on est capable de répondre à nos besoins administratifs à l’interne.»

Un cégep sur plusieurs centaines de kilomètres

Le conseil d’administration du collège a de la difficulté à tenir compte des réalités locales propres à chaque établissement, déplore Mme Birch, en raison des centaines de kilomètres qui séparent les campus. «Notre étudiante représentante au C.A., il faudrait qu’elle saute ses cours pour y assister à Saint-Lambert mercredi soir, s’indigne la professeure. Elle a décidé de prioriser ses études en fin de session et on la comprend.» Un campus indépendant voudrait dire un conseil d’administration propre à St. Lawrence, rappelle l’enseignante.

En plus de ses trois campus, le siège social du Collège régional Champlain est à Sherbrooke, là où aucun étudiant n’a de cours et qui sert uniquement au personnel administratif. «En abolissant le siège social, on se trouve à redistribuer ses ressources dans les différents campus», assure M. Duceppe. En ajoutant à cela le financement bonifié du gouvernement québécois, les économies se chiffrent autour du 2M$ redistribué entre les trois campus advenant l’autonomie des campus, selon M. Duceppe. Reste à convaincre soit le ministère, soit le conseil d’administration, conclut Lisa Birch.

Québec Hebdo

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