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Quand la technologie découvre des trésors du passé

EXPLORATION. Depuis huit ans, Parc Canada et ses partenaires ont participé à la découverte de trois navires dans la région de l’Arctique, dont l’HMS Erebus et l’HMS Terror de l’expédition de Sir John Franklin, disparus au milieu du 19e siècle. Selon le chef de l’équipe d’archéologie subaquatique de Parcs Canada, Marc-André Bernier, la technologie a joué un rôle crucial dans ces découvertes.

Dans le cadre de la Journée des systèmes d’information géographique soulignée à l’Université Laval, Marc-André Bernier a animé la conférence d’ouverture sur ce sujet qu’il croit peu connu des Québécois. «Au Québec, on connaît moins cette histoire puisqu’elle est plutôt Britannique. Pour le Canada et pour l’exploration en Arctique, c’est une histoire vraiment pivot.»

En 2014, les chercheurs ont trouvé l’HMS Erebus, puis en septembre dernier, ils ont réussi à mettre la main sur le deuxième bateau de l’expédition, l’HMS Terror. Pour M. Bernier, ces deux navires ont eu un grand rôle à jouer dans l’histoire de l’exploration. «Le fait que l’exploration Franklin se soit perdue, ça a donné un élan d’exploration aux Britanniques et aux Américains. Ça a fait en sorte que l’Arctique a été cartographié de façon accélérée au 19e siècle. On parle d’un moment où les relations entre les Inuits et les Européens sont à leurs premiers balbutiements.»

Il ajoute aussi que bien que les deux bateaux aient été trouvés, il n’y a pas moins de questions qu’avant à ce sujet, c’est même plutôt le contraire. «On a plus de questions qu’on avait avant. Il semble que les deux navires aient passé le Détroit d’Alexandra, ce qui était inconcevable au début. Encore là, c’est une réponse qu’on ne sait pas. Il semble que l’équipage soit revenu plus tard, après avoir abandonné le navire. On est en train de réécrire tout le paysage culturel et archéologique, malgré qu’on avait une idée qu’on pensait assez précise. Il faut reprendre ça avec un œil nouveau. On efface et on repart.»

La technologie au service de la recherche

À une époque où la technologie est omniprésente, le domaine de la recherche n’est pas différent des autres. Selon Marc-André Bernier, la fine pointe de la technologie a eu un rôle important à jouer dans la découverte des deux navires. «Ce qui est assez fascinent, c’est que c’est une combinaison des méthodes technologiques de fine pointe et de connaissances des Inuits, soit recueillies au 19e siècle ou modernes. La deuxième épave (l’HMS Terror), c’est quelqu’un qui connaissait le territoire, et qui avait vu des choses, qui a guidé le navire à cet endroit-là, ce qui a permis la découverte.»

Selon lui, le repérage de l’Erebus et du Terror n’aurait pas été facile à faire sans l’équipement moderne. «Ce qui a livré ces trois découvertes en huit ans [avec l’HMS Investigator en 2010], ça a été que l’équipement était tellement performant, qu’on pouvait couvrir des territoires et être certains que les navires n’étaient pas là. On a procédé par élimination, ce qu’on ne pouvait pas faire il y a 20 ans. On a aussi pu couvrir plus de territoire en moins de temps», conclut le gestionnaire.

Québec Hebdo

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