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Contrer la pénurie de main-d’œuvre en engageant des femmes

Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale croit que le maintien des femmes dans les métiers traditionnellement masculins pourrait contrer la pénurie de main-d’œuvre que connaît actuellement le Québec.

Sur un total de 821 élèves inscrits au CFP, l’an dernier, 310 étaient des femmes.

Photo TC Media – Marie-Pascale Fortier

«Elles [les femmes] sont de plus en plus nombreuses dans les écoles professionnelles, mais elles peinent à se trouver un emploi à cause des nombreux préjugés des employeurs. Celles qui se trouvent un emploi se retrouvent, dans beaucoup de cas, dans des milieux de travail peu réceptifs et près de la moitié quittent l’entreprise, voire le domaine», explique Judy Coulombe, agente de développement au regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale.

Pour favoriser leur intégration, mais aussi leur maintien, l’organisme a mis sur pied le projet Le maintien des femmes dans les métiers traditionnellement masculins : Relevons le défi ! La première phase consistait en une étude sur les femmes qui évoluent dans les métiers à prédominance masculine afin de recueillir des témoignages autant de pompières, que de camionneuses, d’ingénieures ou de femmes qui travaillent dans des usines.

Le constat : même si les métiers sont très différents, les femmes rencontrent les mêmes obstacles à leur maintien en poste. Elles sont victimes de préjugés, peuvent vivre du harcèlement et n’ont pas de mesures qui permettent de concilier travail et vie de famille.

Selon Mme Coulombe, en raison de ces obstacles, 50% des femmes dans des métiers traditionnellement masculins quittent leur emploi pour se réorienter vers des secteurs souvent moins rémunérateurs et peu créateurs de richesse. «Il faudrait que ce soit une option pour elles d’aller travailler dans une usine si elles ont envie de le faire. Les compétences ne sont pas exclusives aux hommes, il faut que les usines soient prêtes à les accueillir.»

Projet pilote

À la suite de cette étude, l’organisme a développé un outil, qui vise surtout les PME, afin de les aider à offrir des milieux de travail «plus inclusifs». Il s’agit d’un outil qui permet de faire un autodiagnostic et qui favorise la réflexion chez les employeurs. «Ce qui manquait chez beaucoup d’employeurs, c’était la prise de conscience du problème», explique Judy Coulombe. L’outil aide ensuite les entreprises à se doter d’un plan d’action, à le mettre en œuvre et à assurer son suivi.

Trois entreprises partenaires participent au projet pilote et sont accompagnées pour dresser le bilan de leur situation et identifier concrètement ce qui fonctionne, ou non, dans leur entreprise.

Certaines industries en sont à parler du maintien des femmes, alors que d’autres, comme la construction où l’on retrouve un très faible pourcentage de femme, en sont encore à parler d’intégration. «Il faut favoriser l’embauche des femmes, mais aussi qu’elles soient bien et qu’elles souhaitent y demeurer», explique Mme Coulombe, en ajoutant que plusieurs femmes essaient de nombreuses entreprises avant d’en trouver une qui leur offre des conditions favorables, notamment quant à la vie de famille.

Vers un équilibre au CFP Samuel-de-Champlain?

Au Centre de formation professionnelle Samuel-de-Champlain, même si on retrouve de plus en plus de filles, celles-ci peinent à faire leur place dans les programmes à prédominance masculine.

Par contre, dans les programmes comme la comptabilité et le secrétariat, elles constituent la grande majorité.

Même dans les trois programmes du domaine de la vente et de la représentation, pour l’année 2016-2017, on retrouve beaucoup plus d’hommes que de femmes. En effet, on peut retrouver 69 hommes inscrits pour 32 femmes.

«Si on considère qu’il y a quelques années, presqu’aucune femme ne s’inscrivait dans certains programmes, oui, nous pouvons affirmer que l’écart diminue. Il reste toutefois beaucoup de chemin à faire», constate Catherine Jauvin, conseillère en communications au Centre de formation professionnelle.

Depuis l’an dernier, l’établissement a toutefois remarqué une hausse des inscriptions féminines dans le programme Conseil de vente de pièces d’équipement motorisé.

«Nous sommes très heureux de voir l’écart hommes-femmes diminuer dans ce domaine pour y trouver un bel équilibre», mentionne Mme Jauvin.

Dans certains programmes, elles ne sont qu’une seule, voire aucune. C’est le cas des programmes d’installation et fabrication de produits verriers, de plomberie et chauffage ainsi que de réparation d’appareils au gaz naturel.

Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, le nombre d’inscriptions varie au fil des ans, mais le pourcentage de femmes demeure relativement bas. Mme Jauvin admet toutefois qu’il y a «effectivement certaines barrières pour les femmes en matière d’intégration et de maintien en emploi dans certains métiers, notamment dans ce secteur.»

Virginie a toujours rêvé de travailler en mécanique automobile

Photo gracieuseté

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