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«Au moins, je suis en vie»

Deux poumons neufs ont sauvé la vie de Carol Côté il y a dix ans. Atteint de fibrose kystique, l’homme aujourd’hui âgé de 57 ans avait perdu 70% de sa capacité pulmonaire. Toutefois, une prédisposition héréditaire d’athérosclérose et les médicaments antirejet lui ont bouché les vaisseaux dans une jambe, nécessitant son amputation. 

Carol Côté, 57 ans, a reçu un diagnostic de fibrose kystique à l’âge de 39 ans et a subi une greffe de poumons à l’âge de 47 ans.

Photo TC Media – Marie-Pascale Fortier

«Plus jeune, j’étais l’enfant maigrichon et pas très fort, traité pour des bronchites asthmatiques chroniques», raconte-t-il. Ce n’est qu’à l’âge de 39 ans, avec une carrière en administration bien entamée, qu’il a reçu un diagnostic de fibrose kystique.

«Ta vie bascule. J’ai commencé à avoir toutes sortes de traitements, des visites chez le médecin. Il fallait que je traine mes médicaments et mes traitements. Je n’avais plus de vie», raconte-t-il dans sa chambre à l’hôpital Saint-François d’Assise, trois semaines après son amputation. Une bactérie aux poumons à 46 ans a fait chuter sa capacité pulmonaire et n’a jamais pu retourner au travail.

«La greffe est devenue ma seule option pour survivre.»  Avec deux enfants âgés de 11 ans et 13 ans à voir grandir, il a tout de suite accepté la greffe. Une année s’est écoulée à porter un masque à oxygène en tout temps avant que le téléphone sonne, le 28 mai 2008. «C’était la fête. Ça voulait dire que ça achevait», se rappelle Carol Côté.

Le soir même, à 18h30, il était sur la table d’opération. «Je me suis dit : soit c’est aujourd’hui que je décède, ou je passe à travers» raconte M. Côté, qui s’est réveillé auprès de sa famille aux soins intensifs deux jours plus tard. «Quand ils m’ont désintubé, j’étais comme un bébé qui prenait son premier souffle».

Depuis qu’il connaît l’importance du don d’organes, pour avoir été en attente de sa greffe pendant une longue année, Carol Côté fait des conférences et sensibilise les gens à l’importance de signer sa carte d’assurance maladie. «Des gens sont à bout de souffle, à bout d’énergie, et sont accrochés à la vie par un tube d’oxygène, tu te sens tellement vulnérable et emprisonné», tente-t-il d’expliquer.

Son rêve serait que les gens n’aient plus à signer leur carte pour consentir au don d’organes, mais que ce soit automatique et que les gens doivent signer pour s’y opposer. «Un donneur peut sauver jusqu’à huiy personnes», rappelle M. Côté, qui s’implique aussi pour la cause de la fibrose kystique, une maladie qui touche également sa plus jeune sœur.

La semaine nationale du don d’organes et de tissus a lieu du 22 au 28 avril. Transplant Québec en profite pour rappeler que plus de 785 Québécois sont présentement en attente d’une greffe. Pour eux, chaque donneur compte puisque sur cent décès à l’hôpital, on ne retrouve qu’un seul donneur potentiel.

L’an dernier, 510 personnes ont pu recevoir une transplantation grâce à 182 donneurs. Pour une sixième année consécutive, la liste d’attente a diminué, «mais il reste encore du travail à faire», insiste Carol Côté.

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