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Deux campagnes de sensibilisation à la violence sexuelle lancées dans les cégeps

CONSENTEMENT. La Fédération des cégeps et la Fédération étudiante collégiale du Québec ont lancé ce matin deux campagnes de sensibilisation contre les violences à caractère sexuel dans les établissements collégiaux du Québec. Ni viande ni objet et Sans oui, c’est non sont les deux campagnes auxquelles les cégeps seront libres d’adhérer et qui leur permettront de mieux s’outiller pour faire face à cette problématique.

Une affiche de la campagne Ni viande ni objet.

(Photo TC Media – Marie-Pascale Fortier)

La campagne Sans oui, c’est non, dont on a déjà beaucoup entendu parler dans le réseau universitaire à la suite des agressions qui ont eu lieu cet automne au pavillon Alphonse-Marie-Parent, sera bientôt instaurée dans les cégeps qui le désirent. Le président de la Fédération des cégeps, Bernard Tremblay, a d’ailleurs mentionné que les cégeps se sentent interpellés par ces événements et comptent «amener les jeunes à bien voir où se situe la frontière entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas».

Ni viande ni objet est pour sa part une initiative étudiante du Cégep de Sherbrooke. Au cours des prochaines semaines, les établissements du réseau collégial pourront décider d’adhérer à l’une ou l’autre de ces campagnes, ou encore de déployer les deux initiatives.

Pour l’instant, le Cégep de Sainte-Foy, là où avait lieu le lancement des campagnes, a confirmé qu’il adhérait à la campagne Sans oui, c’est non. Le Cégep Garneau participera pour sa part aux deux mouvements. Les cégeps Limoilou et St-Lawrence devraient donner des réponses sous peu. Des 48 collèges publics du Québec, 11 ont décidé d’adhérer à Ni viande ni objet, 11 ont décidé d’adhérer à Sans oui, c’est non et 12 ont décidé d’adhérer aux deux campagnes.

Consultations sur les violences sexuelles

Dès demain, à Chicoutimi, la ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, lancera des journées de consultations sur les violences sexuelles, des rencontres auxquelles la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) participera.

L’une des problématiques qui sera soulevée par la FECQ est qu’il n’existe actuellement aucune statistique sur les violences sexuelles dans le réseau collégial. La FECQ souhaiterait qu’une recherche soit financée pour obtenir des chiffres sur ce qui se passe dans le réseau collégial à ce niveau-là.

D’ailleurs, dans le cadre des récentes consultations prébudgétaires du ministère des Finances, le Fédération des cégeps a réclamé un montant de 5M$ afin que les cégeps puissent embaucher des ressources psychosociales dans leurs établissements. Ces intervenants auraient la tâche de tenir des activités de prévention et de sensibilisation et mieux accompagner les étudiantes et les étudiants victimes de violences sexuelles. «Les besoins vont au-delà des campagnes», a expliqué le président de la fédération, Bernard Tremblay.

Rendre ces campagnes obligatoires?

«Il ne faut pas avoir peur des mots. Oui, la culture du viol existe au Québec. La violence sexuelle, c’est l’affaire de tous», s’est exprimé la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Rose Crevier-Dagenais.

Elle souhaite d’ailleurs éventuellement voir les cégeps dans l’obligation d’adhérer à l’une ou l’autre des campagnes. Pour se faire, les cégeps devront tout d’abord avoir accès à des services psychosociaux, puisqu’elle estime qu’à l’heure actuelle, les cégeps n’ont pas les ressources pour gérer toutes les dénonciations.

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