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La communauté musulmane espère avoir bientôt un premier cimetière à Québec

L’attentat meurtrier dans une mosquée de Québec dimanche a souligné le fait que la ville ne compte pas d’endroit pour enterrer les gens de confession musulmane.

De nombreux messages et gerbes de fleurs déposés en soutien à la communauté musulmane devant le Centre culturel islamique de Québec. (Photo TC Media – Monica Lalancette)

En fait, les cinq cimetières musulmans de la province sont tous situés dans la région de Montréal, a affirmé la présidente de l’Association de la sépulture musulmane au Québec, Hadjira Belkacem.

Mme Belkacem a indiqué que les familles de musulmans qui meurent à l’extérieur de la région de Montréal sont contraintes de rapatrier le corps pour un enterrement à Montréal ou de payer des milliers de dollars pour que celui-ci soit transporté dans le pays d’origine du défunt. En entrevue avec La Presse canadienne, elle a qualifié la situation de «catastrophique».

Cinq des six hommes ayant été tués dans l’attentat à Québec seront enterrés à l’étranger, a dit le président de la mosquée où a eu lieu la fusillade, Mohamed Yangui. Les corps seront rapatriés en Algérie, en Tunisie, en Guinée et au Maroc.

Mamadou Tanou Barry, originaire de la Guinée, sera enterré à Montréal, a affirmé un membre de l’Association des Guinéens à Québec.

La ville de Québec compterait de 8000 à 10 000 musulmans, selon le recensement de l’organisation à but non lucratif de Mme Belkacem.

«On travaille (sur ce dossier) depuis 2014. On a cogné à toutes les portes. On aimerait vraiment activer le processus pour avoir un cimetière (à Québec)», a dit la présidente de l’Association de la sépulture musulmane au Québec, soulignant le déchirement qu’ont à vivre des parents devant rapatrier à Montréal ou à l’étranger les corps de leur fils ou de leur fille.

M. Yangui a affirmé que son centre culturel islamique s’efforçait d’obtenir un cimetière pour la communauté. «Je crois qu’avant longtemps, nous en aurons un ici», a-t-il dit.

Le vice-président de la mosquée, Mohamed Labidi, a affirmé que l’établissement travaillait sur le dossier depuis dix ans. «Nous aimerions avoir l’aide de tous les ordres de gouvernement», a-t-il indiqué.

Le maire de Québec, Régis Labeaume, a affirmé mercredi aux journalistes que la Ville s’était entendue avec le cimetière Saint-Charles.

«On va les aider. Mais à court terme, on va les accommoder. On s’est entendu avec le cimetière Saint-Charles», a-t-il soutenu.

La présidente de l’Association de la sépulture musulmane au Québec a dit juger peu réalistes les propos du maire.

«Ça ne se fait pas du jour au lendemain», a estimé Mme Belkacem. «Il faut un salon funéraire agréé pour donner le service. Il n’y en a pas dans la ville de Québec», a-t-elle fait valoir.

Giuseppe Valiante, La Presse canadienne

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