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Une école à l’écoute de ses élèves touchés

ÉDUCATION. Les tristes événements de dimanche ont eu des répercussions dans les classes du Séminaire des pères maristes dont un des élèves a perdu son père lors de l’attentat.

Plusieurs personnes dont le Séminaire des pères maristes ont à composer avec le deuil des six victimes de l’attentat.

(Photo TC Media – Archives)

Dès qu’il a entendu la nouvelle des attentats de Québec, le directeur général du Séminaire des pères maristes, Jean-François Bussières, savait que l’école devait rester vigilante. «Il y avait un potentiel qu’un de nos élèves soit concerné de près ou de loin, parce qu’on a quelques élèves qui sont musulmans, explique-t-il. Pour nous, ce sont des maristes, on ne fait pas de différence, mais on savait comme la communauté musulmane à Québec n’est pas si grande qu’il pourrait y avoir des proches atteints.»

«C’est sûr qu’on parle d’une gestion de crise», poursuit le directeur. La psychoéducatrice de l’établissement a d’abord fait le point avec les élèves. «Elle a rencontré le groupe de l’élève qui a perdu son père et les trois autres groupes du même niveau. Elle leur a expliqué comment on fait quand quelqu’un a vécu ça, est-ce qu’on lui pose des questions quand il va réintégrer la classe, etc.»

L’ensemble des élèves a accès à un service de soutien si l’un d’eux en ressent le besoin. «On offre aussi aux autres élèves de l’école la possibilité de prendre rendez-vous en privé s’il y a trop d’émotions, s’il y a de la douleur, de la peine, de la colère», explique M. Bussières. On s’assure aussi parmi le personnel de l’école de rappeler certains numéros de soutien, comme Jeunesse J’écoute par exemple.

La communauté mariste s’est mobilisée pour montrer son soutien à leur jeune ami. «On a travaillé longtemps pour installer un climat pour que tous les élèves veuillent prendre soin les uns des autres, estime M. Bussières. C’est important pour nous de travailler à long terme comme ça sur des valeurs de solidarité.»

Les élèves se mobilisent

Les élèves ont d’ailleurs décidé spontanément de témoigner leur sympathie à leur confrère, sans qu’un enseignant ou que la direction ne les pousse dans le dos. «Des jeunes ont décidé de faire une carte pour l’appuyer», raconte le directeur. Comme pour les attentats de Paris et de Bruxelles, les élèves ont arboré le noir lundi dernier pour montrer leur solidarité et leur soutien, une idée qui émanait de l’un de leurs collègues étudiants. «C’est un peu notre ADN de soutenir spontanément quand quelque chose comme ça arrive», croit M. Bussières.

Plusieurs enseignants ont levé la main pour aider l’accompagnement des élèves qui auraient besoin de ventiler ou de se confier à la suite du drame de dimanche dernier. «On se serre les coudes, soutient le directeur. Tout le monde a collaboré.»

«Ce que les terroristes de toutes sortes veulent, c’est d’installer un climat de peur. Je pense que le meilleur message qu’on peut passer aux élèves, c’est que la meilleure façon de répondre, ce n’est pas par la colère ou la violence, c’est par une solidarité et en renforçant nos liens avec les autres.»

Et pour les élèves plus réservés, reclus, un peu à l’image du présumé auteur de l’attentat, c’est sur l’épanouissement que mise le Séminaire des pères maristes. «Ça passe beaucoup par l’investissement à long terme qu’on fait sur l’importance de prendre soin les uns des autres. On a accueilli des maristes avec le syndrome d’Asperger, des troubles d’envahissement du développement, des troubles comportementaux. Dans une autre école, ils se seraient peut-être fait manger tout cru, mais ici, ils ont non seulement été tolérés, mais ils se sont épanouis.»

Québec Hebdo

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