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Retrait du crucifix de l’hopîtal Saint-Sacrement: le CHU de Québec victime de menaces

SIGNES RELIGIEUX. Après avoir retiré le crucifix de l’hôpital Saint-Sacrement, qui ne reprendra vraisemblablement jamais sa place, l’organisation du CHU de Québec-Université Laval a indiqué avoir été victime «d’une importante menace à l’intégrité de l’hôpital et de ses dirigeants». Une enquête de la police de Québec a été ouverte à ce sujet.

L’hôpital Saint-Sacrement.

(Capture d’écran – Google Maps)

«Nous confirmons l’ouverture d’une enquête concernant le dossier du retrait du crucifix à l’hôpital Saint-Sacrement. La plainte a été prise par les patrouilleurs le 27 février, des enquêteurs ont donc été attitrés au dossier», explique Étienne Doyon, porte-parole de la police de la ville de Québec (SPVQ).

Selon David Poitras, aussi relationniste au SPVQ, la police ne peut en dévoiler plus concernant les menaces, en raison de l’enquête nouvellement mise en branle. «Étant donné que ça fait partie d’une enquête nouvellement ouverte, nous ne pouvons élaborer sur la nature et le contenu des menaces, afin de ne pas mettre des bâtons dans les roues des enquêteurs.»

Étienne Doyon tient à rappeler aux citoyens qu’ils ont toujours le droit de dire ce qu’ils pensent, mais qu’il peut y avoir des limites. «La population a le droit d’exprimer ses idées et opinions, mais tous doivent respecter le cadre légal.»

Des menaces prises au sérieux

Devant le sérieux des menaces, l’organisation hospitalière confirme que «le dossier est transféré aux autorités policières» et qu’elle n’émettra plus de commentaires sur le sujet.

Le CHU-Université Laval a tenu à préciser que pour eux, l’important est le patient et ses droits. Dans un tel cas, la position de la Commission des droits et libertés de la personne doit être respectée. «Comme la mission première de notre établissement est de donner des soins et services de santé, nous nous devons de respecter en premier lieu les droits de nos patients, lesquels sont en quelque sorte captifs de l’institution. À cet égard, la Commission des droits et libertés de la personne et des droits de la jeunesse a une position claire: « La présence dans une institution publique d’un symbole religieux, tel qu’un crucifix ou une croix, ne soulève pas de problème particulier du point de vue de la Charte, à moins que ledit symbole n’acquière un caractère coercitif en raison du contexte dans lequel il s’inscrit. Ainsi, lorsque la clientèle de l’institution est vulnérable, parce que captive, jeune ou influençable, comme dans une école, par exemple, alors l’exposition à un symbole religieux, tel qu’une croix accrochée au mur, peut revêtir un caractère contraignant incompatible avec les droits et libertés de la personne. »»

Il serait donc peu probable que le crucifix retrouve sa place à l’hôpital Saint-Sacrement. «Nous estimons devoir répondre à la plainte reçue et ne pouvons envisager le retour du crucifix, même avec une note d’interprétation. Nous avons la responsabilité de respecter ces principes, même si une certaine partie de la population pense autrement», conclut le CHU.

Le cardinal Lacroix insatisfait

L’archevêque de Québec, Gérald Cyprien Lacroix, a exprimé son désaccord quant au retrait du crucifix de l’hôpital Saint-Sacrement. «Je doute que les motivations ayant conduit à la décision de retirer ce crucifix du hall d’entrée de l’Hôpital du Saint-Sacrement soient bien fondées. J’y vois plutôt un manque de sensibilité à l’endroit de notre peuple et de son histoire, ainsi qu’un manque de respect envers ces femmes religieuses qui ont fondé l’Hôpital et qui y ont œuvré pendant plusieurs décennies.»

Le cardinal ajoute souhaiter que les gens seront «nombreux et nombreuses à faire connaître aux autorités compétentes notre insatisfaction devant la décision du CHU».

Dans son communiqué, le CHU-Université Laval expliquait qu’une «plaque rendant hommage au travail d’édification de la communauté des Soeurs de la Charité est déjà présente depuis 1991 dans le hall d’entrée de l’Hôpital du Saint-Sacrement. Les prochains travaux de rénovation du hall d’entrée nous donneront par ailleurs l’occasion d’encore mieux mettre en valeur l’apport historique légué par les religieuses dans l’édification de l’Hôpital du Saint-Sacrement.»

TC Media

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