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Des conseils de quartier se défendent de faire de la politique

Le maire de Québec pointe les « politiciens en herbe » des conseils de quartier pour expliquer l’absentéisme de certains élus municipaux aux séances mensuelles. Des conseils de quartier répliquent au contraire être apolitiques.

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Photo: Depositphotos.com-pressmaster

« Il y a des gens qui sont désagréables et ce n’est pas toujours agréable pour les conseillers », plaide Régis Labeaume pour expliquer l’absentéisme de certains conseillers municipaux aux séances mensuelles des conseils de quartier, tel que révélé dans un article du Journal de Québec.

Régis Labeaume est d’avis que certains bénévoles ont des « agendas politiques » : « Souvent c’est un lieu pour les politiciens en herbe pour aller faire du capital politique ». Les élections municipales révéleront selon lui plusieurs adversaires politiques issus des conseils de quartier.

Régis Labeaume, maire de Québec.

(Photo TC Media)

Des rôles mal compris

Le président du conseil de quartier de Cap-Rouge, Roch Maltais s’en défend au nom de ses collègues. « Je travaille avec des gens bénévoles qui ne sont surtout pas là pour faire de la politique. Surtout pas! », insiste-t-il. Même son de cloche du côté de Val-Bélair : « Je me suis toujours fait un devoir de travailler avec le conseiller municipal. Je ne fais pas sa job et je ne la veux pas », plaide la présidente Francine Dion. 

Pour la présidente du conseil de quartier Saint-Louis, Huguette Lépine, le malentendu est dans la « compréhension des rôles ». « Ce que j’ai pu entendre de certains, c’est que les conseillers vont voir les conseils de quartier comme des lieux pour défendre les positions de la Ville, alors que, ce qu’ils ont beaucoup à faire, c’est d’écouter », croit-elle. C’est ce pourquoi le défunt Jean-Paul L’Allier a créé les conseils de quartier, plaide-t-elle.

Échanges houleux, selon Proulx

Pour Roch Maltais, le conseiller municipal a d’abord un rôle d’information à remplir auprès du conseil de quartier. « Ce n’est pas d’argumenter avec les citoyens insatisfaits qui sont dans l’assistance et d’entreprendre des discussions; d’essayer de défendre bec et ongles les politiques et les programmes municipaux. Autrement dit : le conseil de quartier, ce n’est pas pour faire de la politique », croit-il. Le conseil municipal existe selon lui pour ce faire.

À ce chapitre, sa vision et celle du conseiller Laurent Proulx sont à l’opposé. L’élu qui s’absente volontairement du conseil de Cap-Rouge n’apprécie pas le ton du débat entre les administrateurs et les élus. « À plusieurs reprises, j’ai essayé de répondre à des citoyens qui me formulaient des critiques et des commentaires et on a limité mon temps de parole, affirme-t-il. Je suis capable de vivre avec des critiques, mais il faudrait au moins qu’on me permette d’y répondre adéquatement. » L’ambiance difficile des conseils de quartier ne lui tente plus. « Tant qu’on ne me laissera pas parler, moi je n’irai pas là. »

Les premiers perdants de l’absentéisme des élus sont les citoyens qu’on « prive d’informations positives et constructives », conclut Roch Maltais.

Diagnostic des pratiques publiques

La semaine dernière, la Ville de Québec rendait public un rapport préparé par l’Institut du Nouveau Monde sur les pratiques publiques municipales.

Plus sur le sujet : Un processus de consultation publique à revoir à Québec

Des lacunes dans le fonctionnement des conseils de quartier y sont notamment soulignées. On mentionne entre autres leur manque de ressources et on soulève la question de la présence des élus aux conseils.

Avec la collaboration de Prisca Benoit

TC Media 

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