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Résidences pour aînés: pas facile de recruter du personnel en 2017

MAIN D’ŒUVRE. En tournée provinciale, le président-directeur général du Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) a avoué que la situation du recrutement d’employés au Québec traverse une crise. Selon lui, il y a un grave manque de relève.

Selon Yves Desjardins, il y a un grave manque de relève dans le domaine des résidences pour aînés.

(Photo TC Media – Mathieu Turgeon)

«On a un os majeur en ce moment et c’est de trouver
de la main-d’œuvre. On a actuellement 42 000 préposés répartis dans 1800
résidences, avec une moyenne d’âge de 50 ans. Ça va prendre des plus jeunes et
il faut aller les chercher pour leur montrer qu’il y a beaucoup de perspective
d’emploi. Je parle souvent aux dirigeants de résidences et ils me disent que ça
ne va pas bien à ce niveau. On a de la difficulté à remplacer nos gens»,
affirme Yves Desjardins, pdg du RQRA.

À propos de la rémunération, M. Desjardins croit que
l’argent peut avoir un impact, mais que ce n’est pas nécessairement le seul
facteur à considérer. «Le salaire peut jouer, je ne le cache pas. L’industrie
est en train de s’amender à ce niveau. Je dis souvent aux responsables que
s’ils veulent attirer, il faut offrir de bonnes conditions de travail.
Aujourd’hui, ce n’est pas que l’argent que les gens veulent. Les plus jeunes
recherchent la conciliation travail/famille, un certain nombre d’heures et de
bons horaires. Pour eux, c’est aussi important d’avoir du temps.»

De son propre aveu, le pdg du RQRA croit que
l’organisation devra redoubler d’effort afin de dénicher la relève. «On va
déployer nos efforts dans les milieux scolaires. Nous avons produit une vidéo
qu’on veut donner aux conseillers en orientation. Comme association, nous avons
un rôle et c’est de promouvoir notre secteur. Les employeurs, eux, ont à
devenir plus attirants. La situation est difficile, mais c’est comme ça dans
d’autres secteurs aussi. On va créer 1000 nouveaux postes par année, parce que
la population vieillit. Il va y avoir 30 000 nouveaux aînés par année pour les
prochaines années.»

Yves Desjardins, président-directeur général du Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA).

(Photo TC Media – Mathieu Turgeon)

Mauvaise perception

Parmi les défis du quotidien, outre le manque de main d’œuvre, M. Desjardins est d’avis que souvent, la population ne fait pas la distinction entre une résidence pour aînés et un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). «Les gens pensent souvent que c’est la même chose et ça nous fait mal. Il faut faire la distinction. Il faut que les gens comprennent qu’un CHSLD c’est trois heures de soins et plus, et que c’est financé par l’État. Nous on est une industrie privée et on ne peut pas dépasser trois heures de soins. Ça nous prendrait un permis de CHSLD. Chez nous, les gens sont à domicile. Ils sont chez eux, ils ont signé un bail», insiste-t-il.

Niveau perception, il souhaite aussi faire comprendre aux détracteurs qui affirment que les résidences sont hors de prix, que ce n’est pas nécessairement le cas. «On a les loyers les plus bas au Canada selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Il y a un coût de base et des offres à la carte. Pourquoi faire payer pour des services que les gens n’utilisent pas? Le loyer c’est une chose, la nourriture en est une autre. Oui, il y a des gens à 5000$ par mois, mais il y en a aussi à 750$. Ça dépend des services que les gens prennent», conclut Yves Desjardins.

TC Media

Selon Yves Desjardins, la moyenne d’âge des préposés en résidences pour aînés est de 50 ans.

(Photo: gracieuseté – RQRA, Istock Photo)

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