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Inquiétude persistante dans le voisinage du projet Le Phare

URBANISME. Ancien élu municipal de Saint-Foy, le citoyen Henry Jenkins reprend du service devant les appréhensions que soulève dans son entourage le méga projet immobilier Le Phare. Fort d’un sondage postal mené à titre privé, il constate que les résidents qui habiteront bientôt à l’ombre de la tour de 65 étages demeurent majoritairement inquiets par les impacts sur leur qualité de vie.

Henry Jenkins déplore que le site inesthétique du futur Phare soit enclavé par une clôture propice à de l’affichage tout aussi inesthétique.

(Photo TC Media – François Cattapan)

Rentré en 2015 d’un séjour de quelques années en Alberta, l’homme habite un logement qui donne sur le site du futur complexe immobilier mixte (bureaux, commerces, habitation et hôtel) devant lever de terre prochainement. C’est un aspect technique qui a amené M. Jenkins à s’intéresser à l’évolution du plus important chantier du genre à Québec.

«Après la démolition de l’Auberge des Gouverneurs, je trouvais désolant de résider devant un vaste terrain ayant des allures d’un dépotoir de matériaux de remblais. Pourtant, le règlement municipal sur les nuisances prévoit qu’un promoteur dispose de 30 jours après une démolition pour niveler le terrain. Bizarrement, dans ce dossier, ça n’a pas été fait, mais on a plutôt installé une clôture pour enclaver le site», explique l’ancien conseiller municipal de Sainte-Foy avant et après la fusion avec Québec.

C’est après avoir dénoncé au conseil de quartier Saint-Louis cette palissade en bois devenue un support pour les affiches promotionnelles éphémères qu’Henry Jenkins a senti que le projet Le Phare soulevait des interrogations dans la population. Il a alors pris l’initiative de mener un sondage postal auprès de ses voisins, pour connaître leur opinion en l’absence de toute consultation jusqu’à maintenant.

Les résultats obtenus à la fin 2016 ne l’ont pas vraiment surpris. De fait, 79% des répondants se sont montrés inquiets devant l’ampleur de cet imposant projet immobilier et 86% ont signifié leur intérêt à l’égard d’une consultation publique. «Ce qui m’a le plus étonné, indique M. Jenkins, c’est d’avoir reçu 233 réponses à mon sondage maison. Un résultat qui m’apparaît très significatif et valable, étant donné que les participants devaient fournir leurs coordonnées et payer le timbre.»

L’ambitieux complexe immobilier Le Phare fait craindre pour la qualité de vie des résidents voisins, qui aimeraient avoir leur mot à dire.

(Esquisse gracieuseté)

Trop tiède

Sa démarche a été présentée au conseil municipal de Québec, mais n’a pas suscité un grand intérêt. Le citoyen engagé est revenu à la charge auprès du conseil de quartier Saint-Louis, qu’il trouve trop tiède envers le projet Le Phare.

«À part quelques conditions lors de la démolition et l’ajout d’une clôture, ses membres n’ont pas été très exigeants», évoque M. Jenkins, ajoutant s’être fait dire de joindre le conseil de quartier pour ensuite voir sa candidature rejetée «faute d’écoute et de recherche de consensus». Il n’a pas été possible d’obtenir la version des administrateurs concernés.

Trop flexible

L’ancien élu municipal indépendant se dit lui-même ni contre ni pour le projet de gratte-ciel à la tête des ponts. Il déplore toutefois la trop grande flexibilité des règlements municipaux. À son avis, un règlement de zonage existe afin d’assurer une certaine homogénéité dans le développement d’une ville. S’il évolue au gré des demandes, c’est comme s’il n’existait pas et les promoteurs ont alors beau jeu.

«Avant, le plan particulier d’urbanisme (PPU) du secteur prévoyait un maximum de 10 étages. Le projet immobilier de la tour Dallaire avait nécessité un rajustement à 29 étages. Là, avec ses 65 étages, Le Phare proposé par le même promoteur va exiger une nouvelle révision. Finalement, il semble y avoir beaucoup d’improvisation et peu de considération pour les résidents qui étaient là avant», illustre Henry Jenkins.

Rappelons qu’une nouvelle modification au zonage sera requise pour permettre la construction du Phare. L’administration Labeaume, majoritaire, se montre favorable. Elle procède actuellement à diverses modifications de ses PPU. Une consultation publique est prévue pour celui du plateau centre de Sainte-Foy (jeudi 23 mars 19h, à la salle du conseil de l’édifice Andrée-P.-Boucher).

TC Media

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