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Nicolas Duvernois, guidé par la folie entrepreneuriale

ENTREPRENEURIAT. Parfois, plusieurs routes mènent vers le succès. L’entrepreneur Nicolas Duvernois a assurément pris les chemins les plus sinueux pour y arriver. Après avoir essuyé une tonne de refus, l’homme aujourd’hui âgé de 36 ans a remporté, sans même avoir vendu une seule bouteille, le World Vodka Masters à Londres, en 2009.

Nicolas Duvernois, créateur et fondateur de PUR vodka.

Photo gracieuseté

Dans sa jeunesse, il voulait être joueur de basketball. 24 heures sur 24, ses mains étaient occupées par le ballon. Du jour au lendemain, il a cessé de pratiquer son activité favorite. Puis, il rêvait d’être architecte. Hélas, son dossier scolaire ne lui permettait pas d’aspirer à une telle carrière.

C’est en science politique qu’il a eu la flamme entrepreneuriale, étant inspiré par divers modèles québécois. À 25 ans, il se lance en affaires, avec trois amis. Le groupe décide d’ouvrir un restaurant. Une expérience qu’il qualifie lui-même de «catastrophique».

En quelques mois, les dettes s’accumulent et les relations deviennent tendues, à un tel point que M. Duvernois propose de racheter les parts de ses associés. Offre refusée. Il prend sa clé, la dépose sur le comptoir avant de lever les feutres.

Sans le savoir, un geste si anodin, soit une navigation sur le moteur de recherche Google allait changer sa vie. Il tape le mot «vodka».

«Dans la restauration, j’ai remarqué que la vodka était très populaire, puisque c’est un spiritueux qui permet de faire plusieurs mix. J’apprends qu’il n’y a aucune vodka québécoise. J’ai vu la Sainte Vierge en pleine SAQ, j’allais être le premier», se rappelle-t-il.

De 2007 à 2009, il passa ses journées à développer son produit. La nuit, il nettoyait les planchers à l’Hôpital Sainte-Justine. Métier pas très glorieux, a-t-il souvent entendu, mais cela était une source de revenu. Que la chambre soit nickel pour les patients, il en faisait sa propre fierté.

«Quand j’ai créé ma vodka, je devais produire un nombre minimal de bouteilles. 10 800. Je n’avais pas l’argent pour cela, alors j’ai emprunté la carte de crédit de ma sœur Magali sans la prévenir.»

Anecdote qui en fait rire plusieurs. À l’époque, sa frangine n’avait pas envie de rigoler. De grâce, il l’a remboursé rapidement.

Définitivement, il n’est pas au bout de ses peines. La SAQ refuse son projet. Pourquoi? «Aucun historique de vente». Rien ne l’empêche, en 2009, de postuler au prestigieux World Vodka Masters.

Il n’avait même pas vendu une seule bouteille, mais les juges ont apprécié leur dégustation, de sorte qu’il reçoit le titre de meilleure vodka au monde. Et oui. À ce moment-là, le vent a tourné. La SAQ a rapidement «réévalué le dossier». Ses bouteilles prenaient place sur les tablettes, en janvier 2010, devenant aujourd’hui la plus populaire de sa catégorie.

«J’ai laissé la SAQ nager un peu. Elle aurait gagné les Jeux olympiques en natation (rires). C’est correct, je n’en veux pas à personne.»

En peu de temps, il a ajouté une cinquantaine de prix internationaux à son palmarès. Il vendra bientôt sa millionième bouteille. Les chiffres, les prix, il s’en fiche. «Ma plus grande fierté, c’est d’avoir cru en moi, de ne jamais avoir abandonné. Pour moi, un échec n’est pas le point final, c’est une occasion de travailler plus fort.»

En plus de diriger sa compagnie, Nicolas Duvernois donne des conférences, a écrit un livre et est chroniqueur pour le journal Les Affaires.

(Photo gracieuseté – Gilles Fréchette photographe)

En plus de diriger sa compagnie, Nicolas Duvernois donne des conférences, a écrit un livre et est chroniqueur pour le journal Les Affaires.

(Photo gracieuseté – Gilles Fréchette photographe)

Former la relève

Pas le temps de célébrer son succès, sa tête est toujours pleine d’idées. Toujours de nouveaux projets mijotent sur le feu. Son dernier : Adopte Inc. Un service dont il aurait aimé bénéficier au moment où il tentait de se lancer en affaires. Le concept : un entrepreneur à succès adopte, pendant un an, un entrepreneur émergeant, qui sera rémunéré (24 000$ par année).

«Une chance unique. On a déjà pris 25 entrepreneurs, et bientôt, il y aura une nouvelle cohorte. Rapidement, on va se réveiller, puis il y aura 300-400 entrepreneurs prêts.»

En attendant, un petit conseil à la relève : «Soyez curieux, laisser votre folie entrepreneuriale prendre place», a répondu le concepteur du populaire jeu Recettes pompettes.

Québec Hebdo

En plus de diriger sa compagnie, Nicolas Duvernois donne des conférences, a écrit un livre et est chroniqueur pour le journal Les Affaires.

(Photo gracieuseté – Gilles Fréchette photographe)

Pur Vodka

(Photo tirée de Pur Vodka)

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