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Une barmaid refroidie par l’émission Barmaids

TÉLÉVISION. Décidément, l’émission Barmaids n’a pas fini de faire jaser. Diffusée sur une base hebdomadaire depuis le 5 janvier, cette télé-réalité suit les péripéties quotidiennes de six barmaids qui n’ont pas la langue dans leur poche. Manon Choquette, barmaid au Pub Nelligan’s, en a long à dire sur le concept : «Tous les stéréotypes sont là, et ils sont amplifiés»

Afin de contextualiser, présentons les «vedettes». Tout d’abord, il y a Marilyne, la lionne du clan, réputée pour son gros caractère. Célibataire depuis cinq ans, elle ne dirait pas non «à un petit pompier» à titre de chum à temps partiel.

Puis, Jessica, bachelière en communication, se décrit comme étant «wild». La femme de 26 ans entend fonder une famille, une fois qu’elle aura quitté la vie de bar.

Ensuite, il y a Éliane, la «Barbie» du groupe. Entre deux Oh My God bien placés, la blondinette parle de son régime strict, de sa nouvelle passion du fitness et de sa prochaine augmentation mammaire.

Parlons de Sandrine, bisexuelle assumée, dont la gestion de l’agenda est épatante, elle qui fréquente cinq filles à la fois. Demandez-lui sa marque de commerce, elle vous répondra : «Mes boules!». Son objectif est de décrocher une bourse d’étude universitaire.

Maman d’un petit garçon, Carolane exerce le métier depuis neuf ans, alors qu’elle venait tout juste de célébrer sa majorité. Rapidement, elle a fait sa place dans les faits saillants lorsqu’elle s’indignait «des filles qui viennent au bar avec leur chum et qu’elles ont l’air bête».

Finalement, il y a Rachel. Sa personnalité plus réservée fait en sorte que l’auditeur ne la voit pas très souvent dans son écran. On l’aperçoit à quelques reprises déplorer le comportement de Marilyne. Son côté artistique a fait d’elle une tatoueuse.

«Le concept aurait pu être bon»

Revenons à Manon Choquette, 31 ans, qui a fait ses débuts derrière le comptoir de façon «un peu illégale» avant même qu’elle ne souffle les 16 bougies sur son gâteau d’anniversaire.

Native de Saint-Nazaire-de-Berry, en Abitibi, elle œuvre au Nelligan’s depuis maintenant sept ans. Elle tient d’ailleurs un blogue où elle y raconte, une fois par semaine, une tranche de vie ou une réflexion personnelle.

Initialement, elle ne voulait pas écouter l’émission, mais pour se prêter au jeu de l’entrevue, elle a accepté de visionner les trois premiers épisodes.

«Le concept aurait pu être bon, dans la mesure où il aurait été traité avec respect, mais je comprends que les cotes d’écoute n’auraient pas été les mêmes.»

De nombreux clients lui en ont d’ailleurs parlé dernièrement, à un tel point que c’est devenu un sujet de discussion très fréquent dans son environnement de travail.

«Ce n’est pas du tout représentatif de notre vie. Le métier typiquement masculin est devenu homogène», a-t-elle lancé, donnant en exemple ses patrons, qui veillent à mélanger les sexes sur son plancher.

Les filles exposées affirment l’une après l’autre être «totalement assumées», mais Mme Choquette y voit de la redondance et quelques contradictions.

«Sur le coup, quand Éliane embrasse Sandrine, elle semble heureuse, mais plus tard, elle réalise l’ampleur de son geste qu’elle vient de poser devant tout le Québec et que son nouveau chum allait voir ça. […] Aussi, la surutilisation des seins est redondante. Ton corps peut être un atout de séduction, mais ce n’est pas un produit.»

Parce qu’il n’y a pas que du négativisme, l’interlocutrice a dénoté quelques points positifs de son écoute : le côté sportif a été mis de l’avant, prouvant qu’il est faux «qu’on se lève au beau milieu de l’après-midi et qu’on n’a pas de vie en dehors. Finalement, le message de Sandrine, qui s’est s’exprimée sur ses anciens problèmes alimentaires, peut être porteur.»

Toujours est-il que son visionnement de la série est terminé. Son téléviseur ne sera pas ouvert pour les dix prochaines émissions. «En écouter trois, c’était déjà trop!»

Québec Hebdo

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