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L’Université Laval pleure un collègue souriant et un ami d’une grande écoute

VIGILE. Plusieurs centaines d’étudiants et de membres du personnel de l’Université Laval se sont réunis mardi midi afin de présenter leurs respects à Khaled Belkacemi, l’une des six victimes de l’attentat survenu à la mosquée de Sainte-Foy. Selon le doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture, une cérémonie du genre était primordiale pour la communauté universitaire.

«C’était nécessaire de prendre le temps de s’arrêter un peu. J’ai trouvé ça extraordinaire que les étudiants prennent le temps de venir et d’aller porter des fleurs au bureau de Khaled. Ça a été un beau témoignage de l’attachement que la Faculté a pour Khaled et Safia [son épouse, aussi professeure à la Faculté]», explique Jean-Claude Dufour.

Il se rappellera toujours cette relation qui a débuté il y a une quinzaine d’années. « J’ai eu le plaisir de les engager tous les deux en 2002. J’ai eu le plaisir de les voir s’intégrer ici dans la communauté. Leurs enfants sont nés ici. J’ai eu le plaisir de les voir heureux. Khaled était monsieur sourire. On perd un très bon ami avec la communauté musulmane.»

Pour la suite, une seule chose arrangera la situation selon le doyen. «Le temps va nous aider. Il y a du support pour ceux qui en ont besoin. On repart tranquillement pour nous et pour sa famille. C’est douloureux pour eux, mais j’ai dû l’arrêter, car elle voulait venir enseigner ce matin. On veut être là pour l’aider.»

Des étudiants attristés

Parmi les étudiants assemblés au pavillon Paul-Comtois, bâtiment qui abrite la Faculté de sciences de l’agriculture, Valentin Leroy affirme que le professeur manquera à un grand nombre de personnes. «Au quotidien c’était quelqu’un qui était très à l’écoute. Sa présence va beaucoup me manquer. D’un point de vue imagé, son épaule va beaucoup me manquer. On pouvait échanger sur les petites choses de la vie comme nos familles respectives.»

L’étudiant français travaillait avec M. Belkacemi depuis novembre 2015 et connait bien l’épouse de ce dernier. «Je n’ai pas travaillé avec son épouse, mais je la croise quotidiennement. Comme lui, elle est d’une grande écoute. Elle me demande souvent comment je vais même si ce n’est pas elle mon professeur.»

L’étudiant à la maîtrise raconte avec vécu une grande période de stress durant l’attente de la confirmation du décès de son professeur. «Je suis horrifié, bouleversé. Hier [lundi], j’étais entre deux eaux. J’avais espoir qu’il soit toujours parmi nous. Quand j’ai appris, la tristesse m’a envahie. Étant Français, je crains que des attentats deviennent des choses normales», a conclu celui qui n’était pas du tout surpris qu’il y ait autant de monde à la vigile.

Une salle Belkacemi?

Présent lors de la vigile, le recteur Denis Brière a reconnu l’importante solidarité qui règne sur le campus. «C’est très touchant de voir qu’il y a autant de gens qui se réunissent pour pouvoir démontrer leurs sympathies de façon concrète.»

Quant à savoir si l’Université Laval pense nommer une salle de classe ou un secteur au nom de Khaled Belkacemi, M. Brière explique que certaines vérifications devront être faites. «C’est une bonne idée, mais il y a tout un processus pour nommer une salle ou tout autre endroit. Je suis certain que le doyen va nous faire une proposition à cet effet.»

TC Media

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