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Nouvelle arme pour combattre l’agrile du frêne

ENVIRONNEMENT. Nouvellement décelé dans quelques arbres au centre-ville, l’agrile du frêne fait trembler bien des propriétaires. Pourtant, des moyens sont mis en œuvre afin de contenir la propagation de la bestiole nuisible et un moyen de lutte à base de spores est développé par des chercheurs de Québec.

L’agrile est un bon candidat à l’autocontamination, car le mâle ne meurt pas après l’accouplement et copule avec plusieurs partenaires.

(Photo gracieuseté – RNCan)

Jusqu’à maintenant, il existait peu de moyens de combattre l’insecte indésirable. L’installation de pièges servait avant tout à déceler la présence de l’agrile. Par la suite, un vaccin racinaire (TreeAzin) a été mis au point, mais l’opération est dispendieuse et doit être répétée aux deux à trois ans pour rester efficace. Autrement, il faut procéder à l’abattage pour éviter la prolifération.

On apprenait récemment qu’une nouvelle solution se profile à l’horizon. La technologie de détection et de lutte contre l’agrile est élaborée au Centre de foresterie des Laurentides, sur le campus de l’Université Laval à Québec. Le groupe de recherche ECOBIOM (Effort COncerté de lutte Biologique contre les Insectes Ou les Microorganismes pathogènes des forêts) travaille à l’avancement des connaissances sur l’utilisation des champignons comme agents de contrôle des insectes et des maladies nuisibles aux forêts.

Deux chercheurs du groupe, Robert Lavallée (SCF) et Claude Guertin (INRS), s’intéressent particulièrement au potentiel des champignons entomopathogènes comme outils de lutte biologique. Leurs travaux portent sur les insectes de l’écorce (comme l’agrile du frêne), qui s’avèrent difficiles à contrôler avec des méthodes traditionnelles. Ils ont donc opté pour l’autocontamination, en ajoutant au piège de type Lindgren une chambre spéciale contenant des spores d’un champignon pathogène.

Les pièges de type Lindgren, utilisés pour déceler la présence de l’agrile du frêne, peuvent être adaptés pour la lutte biologique en contaminant l’insecte avec des spores.

(Photo gracieuseté – RNCan)

«Attiré par un leurre olfactif, l’insecte entre dans le piège, glisse le long des parois, puis atterrit sur le coussin contenant des millions de spores blanches du champignon. Une balade anodine, mais mortelle. Faisant d’une pierre deux coups, l’insecte se contamine lors de son passage dans le piège et dissémine les spores du champignon chez ses semblables lors des accouplements», expliquent les chercheurs.

Efficacité à démontrer

Dans des conditions de laboratoire, 80% des insectes meurent durant les quatre premiers jours suivant la contamination. Des essais sont aussi menés sur le terrain pour confirmer l’efficacité de la méthode.

Par mesure préventive, la Ville de Québec prévoit déjà précéder à l’abattage de certains arbres infectés dans Montcalm.

(Photo TC Media – Mathieu Galarneau)

Entre temps, la Ville de Québec prévoit abattre une vingtaine de frênes et en traiter autant dans un périmètre de 500 mètres autour des arbres infestés dans le quartier Montcalm. La municipalité dénombre 13 000 frênes dans ses parcs et estime à 26 000 le nombre de ceux qui se trouvent sur des terrains privés.

Dispersion

L’agrile adulte peut effectuer des vols sur une distance de plusieurs kilomètres, mais l’activité humaine demeure le facteur le plus important contribuant à sa propagation. Il faut donc éviter de ramener chez soi du bois de chauffage, du matériel de pépinière, des arbres, des billes, du bois non écorcé et des copeaux de bois ou d’écorce.

Symptômes

• Présence de pics en hiver et de trous de pics.

• Diminution de la densité du feuillage.

• Prolifération de gourmands sur le tronc ou les branches.

• Déformation de l’écorce.

• Fentes verticales sur le tronc.

• Petits trous de sortie en forme de D.

• Galeries (en forme de S) sous l’écorce remplies de sciure fine.

• Feuilles grignotées par l’adulte.

TC Media

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