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Sécurité routière: signaux sonores exigés pour les handicapés visuels

TRANSPORT. Imaginez vous déplacer sans parfaitement voir ce qui se trouve autour de vous. C’est ce que doivent vivre à différents niveaux les personnes souffrant d’un handicap visuel dont l’ouïe devient l’outil principal pour se déplacer.

Les personnes vivant avec un handicap visuel doivent trouver des trucs pour assurer leurs déplacements.

(Photo Deposit / Vverve)

Le directeur général du Regroupement des personnes handicapées visuelles régions 03-12, René Binet, s’est présenté à la consultation publique menée par la SAAQ sous le thème de la sécurité routière. Ce dernier a insisté sur l’importance des signaux sonores dans les déplacements des personnes non voyantes. «Comme vous, vous avez la lumière verte, la lumière rouge ou le bonhomme piéton, pourquoi on n’aurait pas l’équivalent?», a-t-il demandé devant le panel de consultation.

«Ce serait vraiment important de faire en sorte de développer des contrôleurs de feux de circulation afin de les intégrer par défaut», a-t-il soutenu. Sa suggestion: installer un signal sonore dès la fabrication du feu de circulation pour chaque intersection. Plusieurs objets, comme certains modèles de cellulaire, offrent déjà une technologie similaire, avec l’option de signal sonore intégrée.

Sans signal sonore, ceux vivant avec un handicap visuel doivent se fier au trafic parallèle pour traverser une intersection. «Le plus sûr, c’est quand le trafic est complètement arrêté», rappelle M. Binet. Le directeur général remarque une volonté du ministère des Transports de travailler avec les personnes non voyantes. «Le MTQ a quand même eu la volonté de mettre en place une normalisation des signaux sonores, qui doit toujours évoluer soit dit en passant.»

Attention aux cyclistes

Le partage de la route est au cœur des préoccupations du regroupement, particulièrement avec les voyageurs à deux roues. «Pour une personne aveugle, ça peut être un danger, parce qu’on ne les entend pas venir», explique M. Binet. Maintenir l’interdiction aux cyclistes de circuler sur les trottoirs est primordial, mais le ministère des Transports pourrait aller encore plus loin. «Ça prendrait une délimitation physique claire pour faire en sorte qu’on se trouve dans une zone sécuritaire», croit-il.

Les surfaces podotactiles sont efficaces pour indiquer les intersections aux personnes non voyantes.

(Photo Flickr Richard Drdul)

D’autres trucs existent pour donner des points de repère aux personnes non voyantes, comme les dalles podotactiles, ces sortes de tuiles de béton texturé qu’on retrouve à certaines intersections. «Il y a eu une recherche faite sur ces dalles en 2015 par le ministère et on a été vraiment inclus de bout en bout», estime M. Binet. En plus d’en installer sur les bateaux pavés pour descente en fauteuil roulant, le regroupement suggère d’en mettre aux arrêts d’autobus sans abribus. «Ça nous permettrait de savoir que l’arrêt d’autobus est là.»

Les villes peuvent elles aussi contribuer à la sécurité des piétons avec un handicap visuel estime René Binet, particulièrement en hiver. «Toute l’histoire du dégagement des trottoirs est problématique, croit-il. On a juste à penser aux intersections des poteaux qui ne sont pas dégagés, c’est assez difficile d’aller peser sur le bouton pour déclencher le feu de piéton.»

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