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Campings achalandés: rien pour décourager les familles

Des adeptes du camping doivent désormais adapter leurs vacances aux disponibilités restantes dans les terrains de camping. Photo: /Photo 123RF

DOSSIER. Malgré la forte popularité du camping depuis les débuts de la pandémie de COVID-19 qui attire les Québécois aux quatre coins de la province et fait exploser les réservations, les campeurs ne se découragent pas du manque de disponibilités sur les sites. Au contraire, leur flamme pour le camping semble toujours bien vivante.

Si Laurie et Jeanne, toutes deux résidentes de Québec et âgées de 26 et 27 ans respectivement avaient l’habitude de jumeler les sorties de randonnées en montagnes dans les parcs nationaux du Québec avec les soirées camping, ce n’est plus le cas depuis la pandémie. «Après avoir fait notre sortie en plein air, on avait l’habitude d’aller camper pour bien terminer notre journée. On pouvait improviser, il restait toujours de la place. Depuis l’été dernier, c’est impossible», raconte Laurie. «On perd de la spontanéité et c’est ça qui est le fun du camping habituellement! Il va maintenant falloir prendre congé selon les disponibilités de camping que l’on aura trouvées», se désole sa conjointe, Jeanne. Heureusement pour elles, Laurie et Jeanne ont toutes deux des horaires flexibles qui leur permettent d’aller camper en plein milieu de la semaine, mais ce n’est pas le cas pour tous les campeurs.

Pour Sébastien et sa famille de Chaudière-Appalaches, les recherches de terrains de camping sont également très difficiles. «On a réussi à réserver un terrain pour la mi-mai, on a fait quelques téléphones pour le mois de juin, mais on n’est pas allé plus loin, car tout est déjà comblé», affirme-t-il. La famille avait l’habitude de camper près d’une quarantaine de nuits par été dans une roulotte, mais il en sera autrement cet été.

Laurie, Jeanne et la famille de Sébastien possèdent plusieurs années d’expérience en camping, ce qui leur fait croire que le phénomène actuel s’atténuera lorsque les frontières rouvriront. En attendant, ils prennent leur mal en patience et tentent de nouvelles expériences. Par exemple, Sébastien s’est procuré une génératrice cette année, dans le but d’aller camper sur le terrain des amis ou des membres de la famille, à défaut de pouvoir le faire sur de réels sites de camping.

La situation demeure toutefois irritante pour des familles qui viennent tout juste d’investir dans l’équipement de camping. C’est le cas de Faycal Zemmar, résident de Québec, qui a acheté sa première roulotte cet hiver. «On a commencé nos recherches il y a quelques semaines et je suis découragé. Il n’y a plus de places pour du camping avec trois services [eau, électricité et égout]. On va sûrement finir par faire du camping sauvage. On n’a pas une seule nuit réservée encore. Ma blonde pense même vendre la roulotte», explique Faycal.

Une passion qui demeure

Malgré les difficultés pour trouver des emplacements de camping aux dates désirées, les trois familles interviewées gardent espoir. Certains campings ouvrent leurs réservations plus tardivement, ce qui donne encore une chance à la famille de Faycal de profiter de la nouvelle roulotte cet été.

Les trois familles se disent aussi prêtes à voyager aux quatre coins de la province s’il le faut. «Notre passion pour le camping n’a pas diminué en raison de la pandémie. On va continuer et on a même des projets à long terme. On adore ça et on transmet la passion à nos enfants», raconte Sébastien. D’ailleurs, les deux filles de Sébastien travaillent dans des campings près de Québec. L’aînée s’occupe de prendre les réservations et son employeur lui a annoncé dernièrement qu’elle aurait moins d’heures de travail cet été, car les terrains presque tous comblés ne nécessiteront pas de nouvelles réservations. Cet attrait pour les campings pourrait ainsi avoir des répercussions sur les emplois des étudiants.

De leurs côtés, Laurie et Jeanne ont bien vérifié les politiques d’annulation des campings avant de réserver. Puisque les disponibilités étaient très limitées, elles ont réservé les quelques nuits restantes, des dimanches et des lundis par exemple, et espèrent se voir accepter leurs demandes de congé à ces dates. «C’est merveilleux l’attrait pour le camping qu’il y a cette année. Les gens devraient tous aller dehors et faire du camping. C’est minimaliste, écologique et éco responsable, mais j’ai l’impression que ce sera éphémère. Les gens qui devaient partir en voyage essaient le camping, mais la situation actuelle ne durera pas des années», confie Laurie.

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