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Cancer: la menace Optilab

L'Institut universitaire en cardiologie et de pneumologie du Québec de l’Université Laval (L’IUCPQ-UL), reconnu comme étant une référence en matière de dépistage et de prise en charge des patients atteints de cancer du poumon. /Photo Métro Média – Raphaël Boucher Photo:

BIOLOGIE MÉDICALE. Le laboratoire de L’Institut universitaire en cardiologie et de pneumologie du Québec de l’Université Laval (L’IUCPQ-UL) est menacé par la réforme Optilab qui propose une centralisation des analyses de biologie médicale alors que L’IUCPQ-UL vient d’être reconnu comme étant une référence en matière de dépistage et de prise en charge des patients atteints de cancer du poumon.

Mandaté par la Coalition priorité cancer au Québec, le Conference Board du Canada a mené une étude sur l’amélioration de la trajectoire des soins du cancer du poumon pour obtenir de meilleurs résultats de santé chez les patients. «La conclusion est claire: l’approche de l’IUCPQ-UL est plus efficace et plus rapide, ce qui permet d’optimiser le parcours de soins des patients atteints de cancer du poumon et potentiellement d’améliorer leur taux de survie. Le processus est également moins coûteux pour le système de santé si on le compare à ceux des centres non spécialisés», met en évidence la directrice générale de Coalition priorité cancer, Eva Villalba.

L’IUCPQ, les patients qui reçoivent des soins ont la possibilité de recevoir un traitement dans un délai de 26 jours tandis que la moyenne provinciale est de 56 jours. «Quand on parle de cancer du poumon avancé, un mois de plus ça fait toute la différence entre pouvoir prendre une marche et être complètement cloué au lit et immobile», souligne la directrice générale Eva Villalba.

Le Conference Board estime que les économies globales sont de 57$ par biopsie dans ce centre spécialisé, soit 36% de moins que la moyenne du système et que les coûts techniques sont inférieurs à 45%. «Encore à ce jour, personne n’a réussi à faire la démonstration qu’Optilab réduisait les délais et que les coûts étaient meilleurs», met en évidence le pathologiste et chef de laboratoire à l’IUCPQ-UL Dr. Simon Couture.

«On est inquiets pour les patients et leur famille qui pourraient avoir accès à un diagnostic adéquat en deux jours, mais doivent attendre deux semaines pour l’avoir, mais qu’à ce moment-là, il est rendu trop tard».

-Eva Villalba.

Les conclusions de ce rapport ont été saluées par de nombreux médecins et chefs de laboratoire du réseau québécois de la santé. «L’IUCPQ ce qu’il demande, c’est de recevoir la considération de son expertise par le gouvernement comme ça été fait avec l’hôpital Sainte-Justine et l’Institut en cardiologie de Montréal», ajoute Simon Couture.

Chapeauté par le ministère de la Santé et des Services sociaux, le projet Optilab a comme objectif de réorganiser les laboratoires de biologie médicale. Ces services qui auparavant étaient offerts dans plus de 500 unités administratives, seront concentrés à l’intérieur de 12 grappes de laboratoires desservant 34 établissements du Québec.

Un cancer fréquent

Le cancer du poumon est le cancer le plus fréquent au Canada et la principale cause de mortalité par cancer pour les deux sexes. Les taux de survie sont parmi les plus faibles de tous les types de cancer et le Québec est la province qui enregistre le plus haut taux de cancer du poumon au pays où près de 6 700 décès sont enregistrés chaque année.

Le cancer du poumon est le plus meurtrier en emportant plus de 6 700 Québécois par année. (Image gracieuseté – Coalition priorité cancer)

Le démantèlement complet des laboratoires spécialisés de l’IUCPQ-UL est prévu pour 2024.

 

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