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Journées de la schizophrénie: faire avancer les choses

Jean-Christophe Leroy et son épouse Anne Leroy reçoivent le Grand Prix Stratégies, récompensant la campagne 2020 de PositiveMinders. Photo: /Photo gracieuseté – Jean-Christophe Leroy

SANTÉ MENTALE. À l’occasion de leur deuxième édition en sol québécois, les Journées de la schizophrénie ont dû prendre un virage en ligne. L’évènement, qui a pour but de sensibiliser les gens à la réalité que vivent les personnes atteintes de cette maladie, se tient cette année sous le thème du délire et espère contribuer à combattre la stigmatisation.

Mises sur pied il y a 18 ans en Suisse par l’association à but non lucratif PositiveMinders, les Journées de la schizophrénie s’étendent aujourd’hui à travers une douzaine de pays. «Après qu’on ait vu des résultats très intéressants, on a  décidé de commencer à disséminer notre savoir-faire un peu partout», raconte le président de PositiveMinders, Jean-Christophe Leroy. Au Québec, plusieurs activités sont organisées, notamment en collaboration avec le Réseau Avant de Craquer, la Société québécoise de la schizophrénie et l’Université de Montréal.

Pandémie oblige, ces activités se déroulent entièrement en ligne pour 2021. «L’année dernière, nous avons dû annuler 150 évènements présentiels, alors cette année, nous avons décidé de mettre en place la Maison virtuelle de la psychiatrie, qui regroupe une multitude de conférences sur des sujets allant de la vie familiale au rétablissement», explique M. Leroy. La grande nouveauté de l’édition 2021 est le site web The Most Incredible Shop, qui présente aux gens des objets aux caractéristiques impossibles, représentant divers types de délires psychotiques dont peuvent souffrir les personnes atteintes de schizophrénie.

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La schizophrénie au Québec

La tenue d’un tel évènement réjouit plusieurs acteurs du milieu de la santé mentale, qui admettent que cela permet non seulement de mieux combattre la stigmatisation de la schizophrénie, mais également de pousser vers une amélioration des types de traitement offerts dans la province. «Premièrement, il y a un problème en ce qui concerne l’accès aux services, qui sont loin d’être disponibles partout. Aussi, il faut commencer à faire une plus grande place aux familles, puisque la recherche démontre que l’implication de ces dernières dans les plans de traitement augmente grandement leur efficacité», soutient le psychiatre et professeur à l’Université Laval Marc-André Roy.

Pour l’organisme La Boussole, située à Québec, l’implication familiale dans les traitements fait partie intégrante de leur mission. «Notre but est d’aider l’entourage des personnes atteintes de maladies mentales. On les accompagne et on les aide lorsqu’ils ont des questionnements sur comment agir avec ces proches», explique la directrice générale, Hélène Lévesque. Pour elle, il est clair qu’il y a encore plusieurs lacunes en ce qui concerne l’intégration des familles au plan de traitement: «On parle beaucoup de l’importance de le faire, mais les gens du réseau de la santé ne l’exécutent pas et se cachent derrière la confidentialité. Ce n’est pas nécessairement de mauvaise foi, mais il faut pouvoir aller chercher le consentement à divulguer certaines informations aux membres des familles afin qu’ils puissent aider.»

Malgré tout, les améliorations demandées pourraient bientôt arriver, puisque, selon Mme Lévesque, un guide de bonne pratique à ce sujet devrait être mis en place au courant de l’année.

«On réalise aujourd’hui que ça vaut la peine d’investir dans les traitements pour les personnes schizophrènes, puisqu’on en voit de plus en plus qui nous impressionnent et qui réussissent à se rétablir.»

-Marc-André Roy

Pour en savoir plus : schizinfo.com

 

 

 

 

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