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La position inconfortable des agences de voyages

Steve Gagnon et Mélanie Vincent comprennent très bien la frustration de la population lorsqu’on parle de personnes qui s’envolent à l’étranger. Ils passeront eux-mêmes les Fêtes ici dans leur salon, devant la reproduction d'une aurore boréale. Photo: /Photo gracieuseté

RÉACTIONS. Ayant reçu une dizaine de plaintes à la suite d’un article du Charlesbourg Express, faisant état d’une conseillère en voyages associée à l’agence Virtuose de Charlesbourg qui fait du tourisme malgré la pandémie, le propriétaire Steve Gagnon dit comprendre le mécontentement de la population. Même si vendre des voyages reste son fonds de commerce, Voyage Virtuose aurait mieux aimé rester dans l’ombre. Le sujet permet de mettre en lumière les difficultés des agences de voyages, qui pour survivre, doivent vendre des produits considérés aujourd’hui sur la place publique comme immoraux.

«La position de la conseillère interrogée [à lire ici] n’est pas celle de notre agence. On ne souhaite pas du tout prôner les voyages en ce moment. C’est certain que si quelqu’un vient me voir pour que je lui vende un voyage, je vais lui vendre, ça reste mon produit en tant que commerçant. Mais moralement, je ne suis pas bien avec ça. J’ai une conscience sociale et tout le monde fait des sacrifices en ce moment», fait valoir le propriétaire.

Sa conjointe et directrice de l’agence Mélanie Vincent est du même avis. «Nous, on prépare la reprise. En ce moment, sur nos réseaux sociaux, on est discret. On parle de voyages pour 2021, 2022 et 2023. Pour 2021, ce sera au Canada et au Québec surtout», fait valoir la directrice. «Les publications sur les voyages qu’on fait en ce moment, c’est pour faire rêver et pas pour voyager», explique M. Gagnon.

Du bénévolat

La Covid-19 a forcé de nombreux voyagistes à se démener pendant plusieurs semaines en mars et avril pour faire revenir leurs clients en raison du contexte sanitaire et des frontières fermées, et ce, sans aucun revenu. Depuis, les voyages ne se vendent presque plus, mais les agences de voyages ne sont pas dans l’obligation de fermer. Comme beaucoup d’autres secteurs, les revenus ne sont plus là, mais les frais fixes, eux, n’ont pas disparu.

Steve Gagnon a vu loin dès le début de la crise. Étant certain que l’industrie du voyage ne reprendrait pas à court terme et pour pouvoir payer sa maison, il a ouvert une nouvelle entreprise d’esthétique et d’antirouille pour automobiles.

Afin de réduire les dépenses, il a aussi vendu la bâtisse de l’agence de voyages et ses deux entreprises seront désormais regroupées, pour des frais moindres.

«Je les comprends»

Malgré les critiques, Steve Gagnon soutient comprendre très bien la position des personnes qui lui adressent des remarques désobligeantes. «Je comprends leur réaction. Les mots utilisés, par contre, c’est autre chose. On est contraint à toutes sortes de restrictions en ce moment. Et c’est normal que les gens réagissent fortement. Ils ont atteint leur seuil de tolérance rapidement».

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