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Quelle solution pour le recyclage des équipements de protection individuelle?

Photo: /Photo 123rf

ENVIRONNEMENT. Malgré la bonne volonté des  individus et des organisations pour recycler la gigantesque quantité de masques à usage unique jetés dans la province, l’offre de services en recyclage de protections individuelles fait défaut. Si quelques entreprises s’y risquent, la traçabilité des matières qui y sont envoyées laisse à désirer.

Plusieurs organisations de la région, comme le Séminaire Saint-François ou encore l’école Freinet, se sont équipées à gros prix d’une boîte de recyclage de ces équipements de l’entreprise américaine TerraCycle, dont la traçabilité sur les matières et les procédés de recyclage ne peuvent être ni vérifiés ni garantis,  selon les informations révélées par Radio-Canada récemment.

Recyc-Québec en recensement

L’organisme Recyc-Québec confirme qu’il n’y a pas encore de système homologué destiné spécifiquement à traiter ces équipements jetables.

«Recyc-Québec a été sollicitée par des institutions et divers organismes au sujet des procédés utilisés par des entreprises qui vendent des services de récupération et de recyclage des EPI (équipements de protection individuelle).  Afin de mieux appréhender les solutions qui s’offrent à eux et de les aider à prendre des décisions éclairées, Recyc-Québec recense actuellement des informations sur les différentes options de recyclage offertes actuellement au Québec (Terracycle/Multirecycle/Sanexen)», indique Recyc-Québec par courriel.

TerraCycle est une entreprise basée aux États-Unis et les deux autres sont au Québec.

Comme Recyc-Québec n’a pas encore les réponses à ses questions et puisqu’elle atteste que seule une analyse du cycle de vie permettrait d’établir un diagnostic complet, scientifique et neutre sur les procédés de ces entreprises, elle n’en recommande aucune à ce jour.

«En l’absence d’une démarche scientifique de ce genre réalisée par les fournisseurs de ces services, Recyc-Québec maintient ses recommandations actuelles. C’est-à-dire d’opter pour des masques réutilisables lorsque cela est permis et recommandé par la Santé publique et de ne jamais jeter ces équipements au bac de récupération ou dans l’environnement», rappelle la Société d’État.

Une traçabilité déficiente

Le site internet de TerraCycle fait mention des procédés utilisés: «Les déchets recueillis sont mécaniquement et/ou manuellement séparés en métaux, matières plastiques et fibres. Les métaux sont fondus pour pouvoir être recyclés. Les fibres (tels que le papier ou les produits à base de bois) sont recyclées ou compostées. Les plastiques subissent l’extrusion et la granulation pour être moulées dans de nouveaux produits en plastique recyclé».

L’entreprise Sanexen propose quant à elle la BOX-19, pour récupérer et éliminer ces déchets. Elle est également assez transparente au sujet de son procédé dans sa documentation à télécharger: «Le déchet du BOX-19 est brûlé pour générer de la vapeur et de l’électricité qui sont ensuite récupérées et réutilisées». Celle-ci ne prétend pas recycler son matériel mais parle d’élimination et de récupération des déchets de manière sécuritaire.

Nous n’avons pas trouvé d’informations sur l’offre de recyclage de Multirecycle sur son site internet.

Même si des détails sont disponibles sur les sites des compagnies, les autorités sont incapables de reconstituer le parcours du produit, et de s’assurer des procédés en visitant les installations, par exemple.

«Chaque jour au Québec il doit se consommer des dizaines de milliers de masques de procédure jetables, si ce n’est pas davantage. Des compagnies ont flairé la bonne affaire et offrent à fort prix des boîtes de récupération à des fins de recyclage pour ces masques. À moins d’information contraire que l’on attend toujours, sachez que les masques jetables ne seront PAS recyclés. Ils seront principalement brûlés hors Québec ou tout simplement enfouis», faisait valoir l’organisation environnementale Front québécois pour gestion écologique des déchets (FQGED) sur sa page Facebook récemment.

Gouvernements en recherche de solutions

En cherchant dans le site d’appels d’offres SEAO, Métro Média a pu constater que la Commission scolaire Marguerite-Bourgoys, dans la région de Montréal, a lancé un appel d’offres afin d’identifier quelles étaient les solutions disponibles sur le marché.

Le gouvernement fédéral a également lancé un appel d’offres récemment pour le recyclage de ces équipements, pour le milieu des soins de santé uniquement.

 

 

 

 

 

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