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Un Plan vert qui oublie la contribution du secteur de l’habitation

Le marché locatif présente un vaste potentiel d'amélioration écoénergétique. Photo: Métro Média - Archives

ENVIRONNEMENT. Dénoncé par l’opposition avant même son dévoilement, le Plan pour une économie verte (PEV) 2030, présenté par le gouvernement du Québec, ne fait pas appel à tous les secteurs d’activités. L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) déplore l’absence de mesures pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments.

De l’avis des entrepreneurs résidentiels, le segment des immeubles locatifs pourrait certainement être davantage mis à contribution. À l’exception de la bonification du Code de construction, le regroupement patronal constate que le Plan ne propose rien de nouveau pour encourager les rénovations écoresponsables. Pourtant, le parc immobilier québécois est vieillissant et a de grands besoins.

«Nous avons évalué que l’impact d’une aide de 30% sur cinq ans pour la rénovation écoénergétique des logements locatifs privés au Québec représenterait une diminution annuelle permanente et récurrente des émissions de GES de 34 000 tonnes. C’est l’équivalent de 14 000 voitures de moins sur nos routes», soutient François Bernier, vice-président principal Affaires publiques à l’APCHQ.

À son avis, le Plan ne semble pas miser sur l’exploitation du plein potentiel énergétique du parc immobilier existant. On semble plutôt privilégier le gaz naturel pour chauffer en bonne partie les bâtiments. «Par ailleurs, note M. Bernier, on n’annonce pas de manière concrète un vaste chantier d’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, notamment résidentiels. La reconduction des mesures actuelles semble donc le scénario de référence pour l’instant.»

Évolution rapide souhaitée

De son côté, l’organisme Vivre en Ville trouve frileux l’engagement gouvernemental et s’engage à contribuer à son amélioration en continu. Si certaines actions vont dans le bon sens, il trouve que le PEV 2030 manque d’ambition et de moyens sous plusieurs aspects.

«Nos attentes étaient élevées pour ce plan. Les investissements en transport collectif sont les bienvenus, nous les saluons. Mais à court terme, plusieurs virages ne sont pas pris, ce qui mine la capacité du Québec à atteindre au maximum ses cibles climatiques à l’interne», affirme Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.

Il cite en exemple l’absence de mesures concrètes en matière d’aménagement du territoire. Cela contribuera à perpétuer l’étalement urbain, phénomène qui a impact sur l’environnement. En effet, le développement étalé et mal planifié des collectivités est une des principales sources des problèmes environnementaux au Québec. Il augmente notamment les émissions de GES en transports, les inondations, la dépréciation du capital naturel et les îlots de chaleur.

Québec Hebdo

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