Soutenez

Travail: Entre perte de motivation et résilience

La détresse psychologique aurait atteint 55% chez les travailleuses et 41% chez les travailleurs suite au premier confinement. /Photo 123RF Photo: CHIOSEA_ION

Selon le rapport mensuel sur l’Indice de santé mentale, six mois après le début de la pandémie, presque quatre travailleurs sur 10 sont moins motivés au travail et 34% des répondants trouvent plus difficile de se concentrer qu’avant la pandémie. Bruno Ouellette, psychologue du travail, coach exécutif et conférencier propose quelques solutions.

Il est légitime de se demander si l’état de santé mentale précaire de la population pourrait persister longtemps, compte tenu des inquiétudes liées à la deuxième vague, de la possibilité d’un autre confinement et de l’incertitude constante entourant un éventuel retour à la normale et l’avenir. «Il est certain que le bien-être psychologique de la population est un enjeu important dans le contexte actuel. La santé mentale des personnes sera plus fragile tant et aussi longtemps que nous allons maintenir l’incertitude, entretenir des messages très négatifs et menacer les humains des conséquences désastreuses de la maladie», pense Bruno Ouellette.

L’humain étant un être social, l’isolement imposé n’est pas sans risques pour le bien–être des gens. «L’un des besoins de base de l’humain est le contact social. Les risques à long terme de l’isolement social sont bien documentés d’un point de vue de la santé physique et mentale. L’humain a évolué comme espèce grâce à sa capacité à coopérer et à se regrouper. Il faut modifier les discours selon moi: oui pour la distance physique, mais non pour la distance sociale. Nous avons besoin des uns et des autres.»

Le défi devient grand pour les gouvernements qui doivent faire des choix différents dans les circonstances actuelles pour jongler à la fois avec les risques pour la santé physique et mentale en contexte de pandémie mondiale. «Je pense qu’il faut combiner une vision à court terme et une vision à plus long terme.

Certaines mesures sont essentielles. D’abord, protéger les liens familiaux pour permettre les petits rassemblements entre membres d’une même famille. Ensuite, communiquer un plan d’action à court terme et moyen terme avec des messages précis sur les objectifs visés, les critères de succès et les comportements souhaités. Finalement, je crois qu’avoir un discours plus positif pour encourager les bons comportements en comparaison avec un discours très négatif qui ne fait que souligner les morts et les hospitalisations serait plus efficace. »

Le stress de la deuxième vague

Alors que les Canadiens font face à la deuxième vague de COVID-19, les inquiétudes les plus fréquentes exprimées au début de la pandémie refont surface. Selon les résultats de l’enquête, les répercussions financières liées à la pandémie (38%), la peur de tomber malade (34%) et celle de voir un proche décéder de la COVID-19 (30%) sont les principales craintes ayant une incidence sur la santé mentale.

«Je crois que la grande majorité des personnes sont fantastiques depuis le début de la pandémie. Notre jeunesse a fait preuve d’une grande résilience lorsqu’ils ont fait l’école à la maison et ils démontrent encore aujourd’hui leur grande capacité devant les nombreuses règles à l’école. Nos personnes âgées, isolées, démontrent aussi une très grande résilience devant la situation. Oui plusieurs personnes sont tendues, anxieuses et fragiles. Plus que jamais nous n’avons besoin des uns et des autres pour vaincre la situation», termine le psychologue.

Moyens pour mieux gérer son stress selon le psychologue

  1. Comprendre les causes de son stress afin d’élaborer des solutions sur mesure pour soi
  2. Rester en contact avec ses amis et prendre des nouvelles de ses proches
  3. Parler avec des proches ou des collègues au travail de son vécu
  4. Écrire dans un journal personnel ses préoccupations afin de trouver un sens et d’élaborer des solutions
  5. Mener une vie qui du S.E.N.S (Sommeil, Exercice, Nutrition, Souffle)
  6. Faire de l’exercice et du sport. Pas de journée 0 minutes (même 5-15 minutes de marche par jour)
  7. Faire des activités que l’on aime chaque jour
  8. Éviter d’écouter les nouvelles et de suivre trop l’actualité sur la Covid
  9. Penser à ses meilleures journées et ses meilleurs moments afin de replonger dans nos bons souvenirs.
  10. Prendre le temps d’identifier ce que vous appréciez chaque jour

Pour contacter Bruno Ouellette : consultation@brunoouellette.ca

www.brunoouellette.ca

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.